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Economie

Sécurité maritime dans l’océan Indien - Madagascar renforce la coopération régionale

28/01/2025 16:28 © Moov

Madagascar accueille jusqu’au 21 juin l’exercice RECOPORT ESA 25, un entraînement stratégique pour sécuriser les infrastructures maritimes face aux menaces transnationales. Piloté par le projet SAFE SEAS AFRICA, cet événement mobilise acteurs étatiques et internationaux autour d’un enjeu vital : protéger les routes commerciales de la région.

Renforcement

Face à la recrudescence des trafics illicites et des cyberattaques, Madagascar organise l’exercice RECOPORT ESA 25, un simulateur grandeur nature pour tester la coordination entre ports et centres de sécurité maritime. Soutenu par l’Union européenne dans le cadre du projet SAFE SEAS AFRICA, cet événement réunit depuis lundi le Centre régional de fusion d’informations maritimes (CRFIM) et la Port Management Association of Eastern and Southern Africa (PMAESA). L'objectif est de renforcer la résilience des infrastructures critiques de l’océan Indien. Cette région voit transiter 80 % du pétrole maritime mondial et 9,84 milliards de tonnes de marchandises annuelles. « Les ports sont les poumons économiques de la région. Leur vulnérabilité aux menaces hybrides – terrorisme, immigration clandestine, piraterie – exige une réponse collective », insiste Valéry Ramonjavelo, ministre malgache des Transports et de la Météorologie. Pour la première fois, des équipes de huit pays testent en temps réel des protocoles communs. Ils sont confrontés à des scénarios-cauchemars tels qu'une attaque cyber contre un terminal conteneurisé, l'infiltration de cargaisons illégales ou la prise d'otages sur un navire.

Plateforme

La région sud-ouest de l’océan Indien, carrefour des routes Europe-Asie, cristallise les convoitises. Les récentes attaques de pirates au large de la Somalie et les cyberattaques contre le port de Durban (2021) ont sonné l’alerte. « Un incident majeur ici aurait un effet domino sur les chaînes logistiques mondiales », prévient un expert du CRFIM. L’exercice mise sur l’intelligence artificielle et le partage de données en temps réel entre les 22 centres de surveillance maritime de la zone. Parmi les innovations testées : un système de certification unique pour les navires « sûrs » et une plateforme blockchain pour tracer les conteneurs à risque. Malgré les avancées, les failles restent criantes. Seuls 35 % des ports africains disposent de scanners à rayon X pour inspecter les cargaisons, selon la PMAESA. « La coopération technique ne suffit pas. Il faut harmoniser les législations et former les douaniers à la détection d’armes chimiques », plaide Karim Moussa, coordinateur de SAFE SEAS. Cet exercice s’inscrit dans un contexte de rivalités géopolitiques croissantes, alors que la Chine et les Émirats arabes unis investissent massivement dans les terminaux portuaires de la région. Pour Madagascar, hôte de la base navale française de Diego Suarez, l’enjeu est double : sécuriser ses 5 600 km de côtes tout en préservant sa souveraineté.

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