Jirama : Nouveau statut pour redresser la société et apurer ses dettes
La Jirama devient une Société anonyme à participation de l’État, dotée de 2 600 000 actions de 20 000 ariary chacune. L’État malgache détient l’intégralité du capital. Toutefois, une augmentation du capital social reste envisageable, selon l’article 7 du nouveau statut.
Cette évolution structurelle marque une étape majeure dans le plan de redressement de la société. Elle répond également aux exigences de la Banque mondiale, une condition essentielle pour permettre à Madagascar de bénéficier d’un appui budgétaire.Le nouveau statut, publié au Journal officiel du 15 avril 2025, confirme que la société conserve sa dénomination Jirama (Jiro sy Rano Malagasy). Cependant, sa gestion est désormais renforcée, afin d’aligner ses pratiques sur les standards internationaux de gouvernance et de transparence. En tant que Société anonyme à participation publique, la Jirama reste sous le contrôle exclusif de l’État, qui détient un capital de 52 milliards d’ariary. La direction stratégique et administrative est assurée par les ministères des Finances, de l’Énergie et des Hydrocarbures, ainsi que celui de l’Eau, qui exercent des tutelles respectivement financière et technique.
Renforcement de la structure et des missions
Selon notre source, la réorganisation vise à répondre aux défis structurels de l’entreprise, tout en respectant la politique de transition énergétique de Madagascar. L’entreprise se recentre sur trois missions principales : la production, la distribution et la commercialisation de l’électricité, y compris les énergies renouvelables comme le solaire, l’éolien et l’hydroélectricité. Elle continue également d’assurer la gestion de l’eau potable. L’objectif est clair , moderniser les infrastructures et réduire la dépendance aux énergies fossiles. Par ailleurs, la société sera dirigée par un Conseil d’administration de neuf membres. Celui-ci comptera un représentant de la Présidence, un de la Primature, trois issus des ministères concernés, trois du secteur privé et un représentant des consommateurs. Le Conseil fixera la stratégie, supervisera les activités et nommera les dirigeants.
L’Etat, seul actionnaire
Un Comité de redressement a été mis en place. Il supervise la gestion et suit le redressement financier et technique de la société. Composé d’experts et de consultants, il a pour mission d’optimiser les processus internes, de surveiller les finances et de proposer des réformes. Ces mesures visent à améliorer la performance globale de l’entreprise. Malgré cette transformation, l’État conserve l’entière propriété du capital. Il ne prévoit pas, pour le moment, d’ouvrir le capital à d’autres investisseur. Cette décision s’inscrit dans une volonté de garder le contrôle stratégique sur les ressources naturelles du pays. Cette décision s’inscrit dans une volonté de garder le contrôle stratégique sur les ressources naturelles du pays. L’eau et l’électricité, en particulier, sont essentielles pour le développement économique et social de Madagascar.
Défis à venir
Le redressement de la Jirama intervient dans un contexte économique tendu. La société fait face à un lourd endettement et à des infrastructures vieillissantes. Le nouveau statut constitue toutefois une étape déterminante. Il offre l’opportunité de restaurer une base financière saine et d’établir une gouvernance claire. Les prochains mois seront décisifs pour évaluer les effets de cette restructuration. L’enjeu est majeur : il s’agit de rétablir la confiance, tout en améliorant l’accès à l’électricité et à l’eau potable dans tout le pays. Ce plan vise à garantir une gestion plus responsable des ressources publiques, dans l’intérêt direct de la population.