Manifestation interdite - Des interpellations en vue à Ambohijatovo
La préfecture d’Antananarivo affirme l’interdiction du rapport public prévu par les députés TIM, demain. Les autorités mettent en garde tous ceux ayant l’intention de mener une manifestation interdite.
Gare à ceux qui qui se hasarderont à braver l’interdiction. C’est en substance le message des autorités face à l’intention des députés du parti « Tiako i Madagasikara » (TIM), de tenir un rapport d’activité public, à Ambohijatovo, demain.
À l’issue d’une réunion de l’état-major mixte opérationnel national (EMMONA T), hier au camp Ratsimandrava, le général Richard Ravalomanana, secrétaire d’État à la gendarmerie nationale, a mis en garde tous ceux qui auraient l’intention de braver l’interdiction de cet événement. « Tout meneur d’une manifestation interdite encourt l’arrestation qu’importe son statut », indique le membre du gouvernement.
Outre le secrétaire d’État à la gendarmerie nationale, le ministre de l’Intérieur et le ministre de la Sécurité publique, ont également, pris part à la réunion de l’EMMO-NAT. À cela s’ajoutent les principaux responsables des Forces de défense et de sécurité (FDS), de la justice et le préfet d’Antananarivo. Avant la réunion à Andrefan’Ambohijanahary, l’Orange mixte de conception (OMC), d’Antananarivo, a décidé l’interdiction de la réunion publique que compte tenir les députés d’opposition, demain.
Le général Angelo Ravelonarivo, préfet de police d’Antananarivo, motive cette décision, premièrement, par un vice de procédure relative aux autorisations nécessaires. Dans une lettre déposée à son bureau, lundi, les députés TIM ont juste notifié le préfet d’Antananarivo, de convier leurs partisans à la place d’Ambohijatovo, pour un rapport des activités parlementaires.
La notification serait insuffisante à s’en tenir aux propos du général Ravelonarivo. Il ajoute qu’il faut, également, l’autorisation de la mairie d’Antananarivo, dépositaire des lieux et le paiement des frais de location à la trésorerie de la capitale. Naina Andriantsitohaina, maire d’Antananarivo, a déjà fait savoir que la place d’Ambohijatovo ne peut plus accueillir d’événements. La raison mise en avant est le démarrage des travaux pour en faire un parc botanique.
À entendre le préfet de police, hier, les initiateurs du rapport parlementaire public de demain, auraient fait une démarche auprès de la maire de la capitale. Ils se seraient heurtés à refus officiel. Sur le plateau du mouvement « Miara-manonja », pourtant, les députés TIM et les portevoix de l’opposition martèlent qu’ils n’ont pas l’intention de reculer. Qu’ils se rendront à Ambohijatovo, demain, pour faire leur rapport coûte que coûte. Les appels tous azimuts à une mobilisation générale sont tambourinés de leurs partisans.
« Préserver l’ordre public », est l’autre motif soulevé par le préfet pour motiver la décision d’interdiction. Pour soutenir sa posture, il avance comme argument la véhémence des propos tenus par les leaders du « Miaramanonja ». Le général Ravelonarivo qualifie certaines interventions des hauts parleurs de l’opposition « d’incitation à la haine ou à la révolte ».
Pour l’heure, l’enquête menée par la gendarmerie nationale sur ce sujet, n’a pas apporté de réponse à cette thèse.
Hier, l’OMC a soutenu des dispositifs particuliers seront mis en place aux différentes entrées de la capitale. Les transporteurs non-habilités seront particulièrement ciblés. « Nous serons particulièrement intransigeant contre les véhicules non habilités ou autorisé à transporter des voyageurs qui s’y hasarderont », prévient le commissaire principal de police Haminiaina Andrianalison, commissaire central d’Antananarivo. Un dispositif particulier est, également, prévu à Ambohijatovo et Analakely.
Un tri drastique devrait être opéré aux entrées du centre ville. Un verrouillage des lieux serait même envisagé, « si la situation l’impose ». À ceux qui pourraient être tentés de forcer le passage, demain, des voix soulignent que « braver une manifestation interdite est un flagrant délit d’infraction à la loi ». Au motif de préserver l’ordre public, le scénario envisagé serait d’appréhender les éventuels meneurs, en cas de forcing, et de les remettre à la justice, qui décidera de leur sort.