Rencontre FFKM - Opposition : L’Église reste fidèle à sa position
Le FFKM a reçu les représentants du « Miara-Manonja », vendredi, à l’archevêché d’Andohalo. Les opposants ont exposé les tenants et aboutissants de leur mouvement face à l’Église qui n’a pas dévié de sa ligne de conduite.
Une rencontre par courtoisie. C’est ce qui pourrait résumer l’entretien entre les chefs des églises, au sein du Conseil œcuménique des églises chrétiennes de Madagascar (FFKM), et les représentants de l’opposition, initiateurs du mouvement « Miara-Manonja ». Cette rencontre s’est déroulée à l’archevêché d’Antananarivo, à Andohalo, vendredi, en début de soirée.
À entendre les indiscrétions qui ont filtré de la rencontre, le FFKM a accepté de recevoir les représentants de l’opposition, « par politesse ». Le 8 février, ces derniers ont fait part sur le plateau du « Miara-Manonja », de leur intention de requérir une rencontre avec les quatre chefs du Conseil œcuménique des églises, tout en affirmant qu’ils ne comptent pas engager le dialogue avec le pouvoir. À entendre les déclarations, ce jour là, ils auraient souhaité que le FFKM joue le rôle de relais entre l’opposition et le pouvoir.
Au lendemain de l’annonce sur le plateau du «Miara-Manonja », une source proche du FFKM à clairement affirmé que l’église n’entrerait pas dans cette mêlée politique. Une posture maintenue durant la rencontre avec l’opposition, vendredi. « Le FFKM n’a fait qu’écouter les représentants de l’opposition et accusé réception d’un document qu’ils lui ont remis », confie une source proche des décideurs de la fédération des églises chrétiennes.
Durant l’entretien, les représentants des opposants ont expliqué les raisons de leur mouvement, leurs intentions et la finalité escomptée. Un plan d’action qui aurait été compilé dans un document remis à l’église. La source est, toutefois, formelle. Même après la rencontre de vendredi, « en aucun cas, les chefs d’église ne s’impliqueront pas dans ce nouveau bras de fer politique ». Et ceci, bien que le pouvoir toque aussi, aux portillons du Conseil œcuménique.
Les indiscrétions chuchotent, en effet, que le camp au pouvoir a approché le FFKM, pour solliciter une rencontre. La raison de cette demande d’entretien n’est pas connue pour l’instant. Il est certain, cependant, qu’elle soit impulsée par la tension politique qui gagne du terrain.
Tout comme avec les opposants, il est prévisible que le FFKM acquiesce à la demande d’entrevue de la part des tenants du pouvoir. Face au refus de l’opposition d’engager un dialogue direct avec le pouvoir et afin d’éviter de se résoudre à atténuer les égos politiques, les chefs d’église pourraient être sollicités afin d’amorcer un rapprochement entre les deux extrêmes. Ou du moins, devenir des agents de liaison des revendications et conditions de chaque partie. Un costume que le Conseil œcuménique ne veut plus endosser, vraisemblablement.
Face aux sollicitations des belligérants politiques, le FFKM martèle son appel à une prise de responsabilité et à faire preuve de maturité. « Déjà, ils n’ont jamais écouté les conseils de l’Église. Par ailleurs, ils ont démontré qu’ils peuvent bien s’entendre lorsqu’il y a des intérêts communs. Alors, pourquoi ne pourrontils pas dialoguer lorsque l’intérêt supérieur de la nation est en jeu », assène la source avisée, rappelant l’épisode des manifestations initiées par le mouvement des soixante-treize députés, en 2018.
Au lendemain de l’appel au FFKM lancé par l’opposition, la semaine dernière, les propos de monseigneur Odon Razanakolona, archévêque d’Antananarivo, en date du 29 novembre, ont été rappelés. Les mots du prélat qui assure la présidence tournante du Conseil œcuménique résumerait la poste de cette entité face à la conjoncture politique actuelle. « Il ne faut pas nécessairement attendre l’Église pour entamer la démarche », a déclaré monseigneur Razanakolona, au sujet de la réconciliation et du dialogue entre les acteurs politiques.
Sauf changement donc, pour l’église, il appartient aux politiciens de prendre leur responsabilité afin de faire taire cette querelle politique. D’arrêter les escalades de provocation. De faire preuve d’assez de bonne volonté pour trouver une solution menant vers l’apaisement et éviter à la nation un nouveau péril.