Crise - Les Forces armées font bloc derrière l’État
Les Forces de défense et de sécurité mettent en garde contre toute intention de créer des troubles ou des émeutes. Le commandement affirme, également, la cohésion des troupes et la synergie des trois corps qui composent cette entité.
Une mise en garde. Avec le ton pondéré qu’on lui connaît, les mots du général Njatoarisoa Andrianjanaka, commandant de la gendarmerie nationale, et chef de file de l’État-major mixte opérationnel au niveau national (EMMO-NAT), sont tranchants.
Dans une déclaration à la presse, hier, au camp Ratsimandrava à Andrefan’Ambohijanahary, le commandant de la gendarmerie nationale a souligné que les Forces de défense et de sécurité n’ont pour mot d’ordre que le respect de la loi et faire respecter la loi. « Nous ne faisons pas de politique. Notre rôle est de préserver la sécurité et la quiétude de la société. Nous ne tolérerons aucune velléité de créer des troubles ou des casses. Le cas échéant, nous prendrons nos responsabilités », déclare l’officier général.
Alors que la conjoncture politique s’est crispée depuis ces derniers jours, les sorties médiatiques des FDS ont été fréquentes. Lundi, par exemple, c’est l’État-major mixte opérationnel de la région Analamanga (EMMOREG), qui a appelé au respect de la loi et de l’ordre. Cette fois-ci, c’est l’EMMO-NAT qui part au front, pour mettre en garde tous ceux qui auraient l’intention de perturber l’ordre public. Une sortie qui coïncide avec l’échéance de l’ultimatum lancé par l’opposition, durant sa vraie-fausse excursion, samedi.
Lors de sa prise de parole à Imerinkasinina, le député Fidèle Razara Pierre a formulé des exigences comme la reprise de la diffusion de la station MBS sur les chaînes câblées. Il y a aussi, la levée des éléments postés aux alentours de la résidence de Marc Ravalomanana, ancien président, à Faravohitra. Des revendications non concrétisées, jusqu’ici. Les leaders de l’EMMO-NAT n’ont pas abordé le sujet, hier.
Il a été indiqué hier, qu’à cause de la situation qui prévaut dans le pays, l’EMMONAT allait tenir une réunion hebdomadaire d’échange d’information et de mise au point des stratégies communes. Au niveau national, l’EMMO est piloté par le commandant de la gendarmerie nationale, avec en backup, le chef d’État-major des armées et le directeur général de la police nationale.
C’est le triumvirat à la tête de l’EMMO-NAT, accompagné de ses principaux collaborateurs qui se sont donc présentés devant les journalistes, hier. Une manière, également, d’afficher la cohésion et la synergie des trois corps qui composent l'État-major mixte, à savoir la gendarmerie nationale, l’Armée et la police nationale. À chaque soubresaut mettant en péril la stabilité du pays, saper l’unité des troupes au sein des Forces de défense et de sécurité figure systématiquement dans les plans des belligérants.
Une fois de plus, des tentatives de diviser les rangs de l’Armée, notamment, se trament en coulisses. La semaine dernière, un tract numérique pour torpiller la crédibilité du ministre de la Défense nationale et du commandement de la grande muette a été diffusé par mail et messages privés. Une source avisée rappelle que toute tentative de briser l’unité des Forces armées est punie par le code pénal.
Face à la presse, hier, le général Andrianjanaka souligne que les trois corps au sein des Forces de défense et de sécurité font corps derrière le commandement.
« Contrairement à ce que certains voudraient faire croire, la chaîne de commandement au sein des trois corps au sein de l’EMMO n’est pas rompue, notamment, le lien de commandement avec ceux qui les représentent au sein du gouvernement », soutient le leader de l’EMMO-NAT. Dans un élan de pédagogie, le commandant de la gendarmerie nationale lance, « aucune des crises traversées par le pays n’a été bénéfique pour la population et le pays. Aussi, en appelons-nous à la prise de conscience de chacun pour ne pas céder aux schismes et aux troubles ».
L’officier général martèle, cependant, le message selon lequel, « nous ne pouvons pas rester les bras croisés face aux fauteurs de troubles. Tous ceux qui auront cette intention seront considérés comme les bandits, les ennemis de la nation ». Des qualificatifs durs en guise de sommation.