Riposte face au Kere - Appel d’urgence des Nations Unies pour le Sud
La situation de l’insécurité alimentaire dans le Grand Sud se détériore. Un « Appel éclair » est lancé.
L'heure est grave dans le Sud. Le gouvernement et ses partenaires viennent de lancer un appel à l’aide internationale pour un montant de 75,6 millions de dollars pour sauver le Sud dont la population est gravement affectée par la sécheresse. « Mon appel, c’est qu’on n’attend pas. Il y a une urgence. Il faut qu’on commence à réagir pour que la situation ne tourne pas à une situation irréversible », lance Issa Sanogo, coordonnateur résident des Nations Unies à Madagascar, à l’endroit des bailleurs de fonds traditionnels et des ambassadeurs, pour les encourager à contribuer à ce « Flash appeal », hier.
L’analyse du cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) d’octobre en avril 2021, publié au mois de décembre, révèle une situation alarmante. D’octobre à décembre, 1,06 million de personnes sont identifiées en insécurité alimentaire aigüe élevée, les deux cent mille se trouvent en phase d’urgence. Amboasary Atsimo connaît une situation d’insécurité alimentaire très inquiétante avec 20% de sa population en Urgence et 45% en Crise, selon cette analyse IPC. Les districts de Bekily, d’Ambovombe et de Beloha sont classifiés en Crise avec près de 10% de leur population, en Urgence.
La situation va empirer pour les mois à venir, avec le manque de pluie actuelle. La production est compromise. Bekily basculera en phase d’urgence et Amboasary Atsimo restera dans cette même phase. Une situation jamais vue. Les personnes en situation de Crise risqueront d’augmenter.
Une allocation de 30 millions de dollars a pu être mobilisée de juillet à septembre, pour venir en aide aux personnes affectées par l’insécurité alimentaire. Les ressources seraient sur le point de s’épuiser. Les bailleurs de fonds traditionnels et les ambassades sont venus nombreux au lancement de ce « Flash appeal » à l’hôtel Carlton, hier. On y a vu, entre autres, la Banque mondiale, l’Union Européenne, les ambassadeurs de plusieurs pays. Pendant cette rencontre, ils ont insisté sur la question de coordination des interventions, mais aussi, sur la contribution de Madagascar pour renflouer ce gap. Les réponses du gouvernement sur cette contribution de l’État ont été, vraisemblablement, « vagues et imprécises ».
En tout cas, les aides des partenaires techniques et financiers sont précieuses pour sauver les trois cent mille enfants de moins de 5 ans, en situation de malnutrition aigue, pour prévenir une situation de malnutrition aigüe aux soixante sept mille femmes enceintes ou allaitantes, pour améliorer les conditions de sécurité alimentaire de 1,11 millions de personnes, pour fournir un accès à l’eau potable, de petite irrigation goutte à goutte pour des jardins potagers. Mais aussi, pour garantir la disponibilité gratuite des services de soins de base, assurer une alimentation scolaire pour cent cinquante mille élèves et procéder à la prise en charge de deux cent mille personnes, exposées à des problèmes de protection. Et ce, jusqu’au mois de juin. « Dans les prochains mois, nous aurons des résultats, si nous travaillons ensemble », souligne Issa Sanogo.