Transport - Des passagers bloqués au stationnement au réveillon de Noël
Les originaires de la région de Vakinankaratra se ruaient à la gare routière, le 24 décembre, pour retourner dans leurs villages. Certains y ont passé la nuit.
Pendant que des familles dorment dans leur nid douillet au réveillon de Noël, Lucie Irène Ramarovavy et ses deux enfants de bas âge endurent le froid dans la gare routière Fasan’ny Karàna à Anosizato. Assises par terre, elles sont enveloppées par des simples draps. Elles sont là depuis 5 heures du matin et pensaient y passer la nuit. « Nous comptions rentrer à Betafo pour fêter Noël avec nos proches. On n’arrivait pas à monter dans un véhicule, depuis ce matin, car il y a eu trop de monde. On se bousculait. Nous allons rester ici cette nuit, pour pouvoir partir à 5 heures du matin, avec la première ligne, demain (ndlr: jour de Noël) », indique cette mère de famille, prête à endurer les morsures du froid pour pouvoir rentrer chez elle.
Près de dix mille personnes se sont pointées dans cette gare routière, hier, selon l’estimation des responsables du parc de la gare routière Fasan’ny Karàna. « C’est la première fois que ces personnes ont pu retourner dans leur village, depuis le confinement », lance Jean Ferdinand Rakotondramanana, chef de parc à la gare routière Fasan’ ny Karàna, pour expliquer cette affluence. Vers 23 heures, des centaines de personnes s’y trouvaient, encore.
Les destinations les plus prisées: Antsirabe, Betafo, Antanifotsy, Ambohimandroso. Ce sont, en général, des personnes qui habitent et travaillent à Antananarivo mais dont la famille vit dans la région de Vakinankaratra. « Je n’ai pas pu me libérer de mon lieu de travail qu’aujourd’hui. Ma famille m’attend, on avait prévu de passer le réveillon de Noël ensemble, malheureusement, je suis coincé ici », lance, Samson Rakotonirina, père de famille qui est arrivé dans cette gare routière à 7 heures du matin, jeudi.
Les coopératives de transport ne s’attendaient pas à cette affluence des passagers. Il n’y avait pas assez de véhicules pour transporter tout le monde. Et ce, malgré que des véhicules « clandestins », ramassent des passagers en dehors du stationnement, avec un tarif exorbitant. Dans la gare routière, le tarif normal a été maintenu.
Le ministère des Transports, du tourisme et de la météorologie a fait appel à des renforts pour transporter les centaines de personnes bloqués dans le parc, dans la nuit du 24 décembre. « Notre objectif, est que tout le monde puisse partir cette nuit », souligne Dina Rakotomalala, directeur général des Transports, qui était sur place avec le directeur de l’exploitation de l’Agence de transport terrestre (ATT), durant le réveillon de Noël. Ces milliers de personnes risquent de faire face à ce problème de transport, lorsqu’elles retourneront vers la capitale.