L’anémie touche 42 % des enfants malgaches, d’après l’Enquête ENCM
D’après la première Enquête Nationale sur les Carences en Micronutriments (ENCM), plus de 4 enfants sur 10 âgés de moins de cinq ans souffrent d’anémie à Madagascar. Un phénomène préoccupant qui touche surtout les plus jeunes et qui est souvent lié à un manque de fer.
Anémie et carence en fer
Les résultats de l’ENCM 2024 révèlent que 42 % des enfants âgés de 6 à 59 mois sont atteints d’anémie. Il s’agit d’un trouble sanguin causé par une baisse du taux d’hémoglobine, une protéine qui permet de transporter l’oxygène dans le corps. Cette première enquête nationale, menée dans les 23 régions du pays, montre que l’anémie reste un problème important de santé publique. Dans la majorité des cas, l’anémie est légère ou modérée, mais 1 % des enfants présentent une forme sévère. L’étude montre que les enfants de moins d’un an sont les plus concernés. Chez les nourrissons âgés de 6 à 11 mois, l’anémie atteint un niveau très élevé : 65 %. Les garçons sont également un peu plus exposés que les filles. En revanche, les chercheurs n’ont pas trouvé de lien clair entre l’anémie et le niveau de vie des familles ou la situation alimentaire du foyer.
L’une des principales causes de l’anémie est la carence en fer, un élément essentiel à la formation du sang. Selon l’enquête, 26 % des enfants sont carencés en fer, et 17 % souffrent d’une anémie ferriprive, c’est-à-dire directement liée à ce manque. Cela signifie que dans environ 40 % des cas d’anémie, le fer est en cause. À l’inverse, deux tiers des enfants qui manquent de fer développent une anémie. Ce lien étroit entre les deux problèmes appelle des mesures ciblées.
Habitudes alimentaires
Si l’anémie est présente dans toutes les régions du pays, la carence en fer, elle, varie fortement d’un endroit à un autre. Les taux les plus élevés ont été observés à Analamanga, dans la région de Melaky, ainsi que dans plusieurs zones du centre du pays. Ces mêmes régions présentent également les plus fortes proportions d’anémie ferriprive. Ces différences pourraient être liées aux habitudes alimentaires ou à d’autres facteurs locaux.
Les données de cette enquête donnent aux autorités une base solide pour améliorer les actions de santé et de nutrition. Elles serviront à renforcer les programmes de supplémentation en fer, à promouvoir l’enrichissement de certains aliments et à encourager une meilleure alimentation dès le plus jeune âge. L’anémie, surtout chez les enfants en bas âge, peut freiner leur croissance et nuire à leur développement intellectuel. D’où l’importance d’agir rapidement et efficacement.