Naissance - Les accouchements se compliquent
De plus en plus de parturientes arrivent à l’hôpital dans un état critique. Ces cas compliquent la tâche des médecins.
Des médecins travaillant dans des maternités indiquent que leur travail devient difficile. « Nous en avons discuté, entre collègues, récemment », indique le Dr Lanto Rainibarijaona, gynécologue-obstétricien. Ils seraient débordés par la hausse des cas d’accouchement compliqué. « Plusieurs de nos patientes arrivent dans un état critique. Il y a des mères qui subissent des graves hémorragies, des bébés qui souffrent dans le ventre de leur mère », relate le Dr Lanto Rainibarijaona.
« Les cas d’accouchement compliqué dans les autres formations sanitaires sont envoyés chez nous, notre établissement étant un centre de référence », indique le Dr Dominique Rabemalala, directeur adjoint technique du centre hospitalier universitaire Gynécologie-obstétricale Befelatànana (CHU GOB), pour expliquer l’affluence des cas dans l’établissement.
Un médecin d’une clinique privée à Anjanahary affirme également, l’afflux des cas difficiles dans leur établissement. «Tous les mois, nous opérons près de quatre vingt patientes présentant des complications. Ces patientes n’ont pas eu de consultations prénatales chez nous. Ce sont, en général, des cas en provenance du milieu rural », tient à préciser le Dr Fidy Bariniaina, médecin.
Dans certains cas, des mères et/ou des enfants meurent pendant le travail d’accouchement. Parmi les victimes, des patientes qui habitent à près de cent kilomètres de la capitale, comme à Alatsinainy-Bakaro, d’autres qui vivent à Mahitsy. Ces mères sont envoyées dans des grands hôpitaux de la capitale, en dernier recours, car les formations sanitaires proches de leur domicile ne sont pas en mesure de les prendre en charge.
Si des centres de référence, dotés de bloc opératoire et de tous les équipements nécessaires, ainsi que de spécialistes, sont implantés dans chaque district, la chance de survie des mères et des bébés serait élevée, en cas de complication. Certes, des centres hospitaliers de référence de districts (CHRD) sont déjà opérationnels dans plusieurs districts à Analamanga, mais l’effectif des patientes qui arrivent à Befelatanana, montre qu’il y a encore des lacunes.
Madagascar lutte contre les mortalités maternelle et néonatale qui restent élevées.