Prévention du coronavirus - Les passagers venant de l’étranger à pulvériser
Le coronavirus se rapproche encore plus de Madagascar. Un cas est confirmé à La Réunion. L’état serait prêt à tout.
Tous les passagers en provenance des pays où l’épidémie de coronavirus sévit, vont se faire asperger par du désinfectant, à leur arrivée sur les tarmacs de nos aéroports internationaux. Il s’agit de la nouvelle mesure de prévention de propagation du Covid-19, approuvée lors du conseil des ministres qui s’est tenu à Iavoloha, hier. « La durée de vie du virus sur les habits est de 6 heures, et sur les carlingues des avions, elle est de 10 heures. Il faut être vigilant, surtout, avec le cas avéré à La Réunion et dans d’autres pays africains. La Réunion, c’est tout juste à une heure et demie de vol », a expliqué Rinah Rakotomanga, directeur de la Communication auprès de la Présidence, hier. Cette désinfection se fera autant sur l’homme, que sur les avions, sur les marchandises transportées par voie maritime et sur les navires. Des médecins recommandent, toutefois, à tout un chacun d’appliquer à tout moment, les mesures de prévention du coronavirus, à savoir le lavage des mains fréquent, la distance avec une personne malade, car « la pulvérisation de désinfectant sur un individu ne va pas du tout empêcher le virus de survivre dans son corps s’il l’a contracté ».
Deux mille deux cents cas de coronavirus sont confirmés en France et quarante huit sont décédés, selon les informations recueillies, hier. Le directeur de Communication auprès de la présidence souligne que l’état a donné instructions à la mise en quarantaine de toutes personnes en provenance des départements de France, fortement touchés par cette épidémie.
L’état ne se serait pas décidé à fermer la frontière. Et ce, malgré les demandes insistantes qui affluent ici et là. « Économiquement parlant, ce n’est pas viable pour nous. Déjà la tendance c’est vers la récession économique, donc ce n’est pas viable pour nous de prendre des décisions de fermeture définitive de nos territoires. On est une île, donc c’est impossible », enchaine Rinah Rakotomanga.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS), ne recommande pas cette fermeture de la frontière. « Nous pensons que le pays doit se préparer à prendre en compte les cas, mais pas à fermer ses frontières, il y a des familles à l’extérieur, il y a des trafics économiques qui existent et la fermeture des frontières peut avoir un impact négatif sur l’économie qui est en bon axe de développement », a déclaré la professeur Charlotte Ndiaye, Représentante résidente de l’OMS. Elle précise, par ailleurs, que le pays est souverain. « Si le pays pense qu’il n’est pas capable de gérer une épidémie de coronavirus, il peut prendre la décision d’assurer un meilleur contrôle à ses frontières », rajoute-t-elle. Elle affirme que le niveau de préparation est correct et est au point, à Madagascar. « Il y a les contrôles qui se font au niveau des port et aéroports et nous avons des hôpitaux de référence qui sont capables de recevoir des personnes malades de coronavirus ou à mettre en quarantaine ».
L’état, de son côté, veut rassurer l’opinion publique. « Au cas où cette maladie débarque à Madagascar, l’état va prendre en charge le traitement et toutes les prises en charges. L’état est prêt à toute situation éventuelle. Que ce soit la prévention, le traitement ou encore l’organisation du ravitaillement en nourriture ou en matériel », peut-t-on lire dans le rapport du conseil des ministres. La Banque mondiale va débloquer 3,7 millions de dollars pour aider Madagascar à faire face à cette « pandémie », selon la dernière classification de l’OMS. Mais comment le pays va-t-il maîtriser cette maladie fortement contagieuse, avec la pénurie de masques, de gels désinfectants dans les pharmacies, la limitation des capacités d’accueil des formations sanitaires, ou encore la promiscuité à laquelle est habituée la population. Qui vivra verra !