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Nationale

Îles éparses - Jean-Yves Le Drian renvoie aux négociations

21/02/2020 02:48 © Moov

Depuis le début des négociations, la France entretient un flou diplomatique sur sa posture au sujet des Îles Éparses. Jean-Yves Le Drian n’a pas apporté plus d’éclairage et insiste sur la poursuite les négociations.


Les négociations vont se poursuivre. C’est la réponse de Jean-Yves Le Drian, ministre en charge de l’Europe et des affaires étrangères français, au sujet du dossier îles éparses. Alors que la position de la France sur le sujet reste ambigüe, le numéro un du Quai d’Orsay a éludé une question s’y rapportant, hier, préférant insister sur la poursuite des discussions.

En réponse aux journalistes en marge d’une rencontre avec Andry Rajoelina, président de la République, à Iavoloha, hier, le ministre français a juste indiqué, « comme vous savez, les deux Présidents se sont parlés au mois de mai et ont décidé de mettre en place une commission mixte pour, à la fois, échanger nos arguments juridiques et échanger aussi nos propositions de développement sur les zones concernées », en ajoutant, « il y a eu une première réunion au mois de novembre, il va y avoir maintenant une deuxième réunion et le travail va se poursuivre en confiance, en amitié et en clarté ».

Le chef de la diplomatie française a, pourtant, affirmé qu’il n’y a pas encore de date prévue pour la seconde réunion de la commission mixte. Les équipes de négociateurs malgaches et français ont tenu une première manche au palais d’Anda­fiavaratra, le 18 novembre.

La question est restée en stand-by depuis cette première réunion. Il y a été acté l’existence « d’un différent sur la question de souveraineté ». La partie malgache a soutenu, durant cette première manche, que « la restitution de la souveraineté de Madagascar sur ces îles reste une question fondamentale dans la négociation et constitue une question devant être abordée préalablement à une solution commune de développement ». Une position réaffirmée à l’issue d’une concertation nationale, en décembre.

Le communiqué de presse de la réunion de novembre rapporte que « le chef de la délégation française a présenté les éléments fondant les bases juridiques et la licéité de la souveraineté française sur ces îles, conformément au droit international ». Depuis la réouverture du dossier îles éparses lors de la rencontre présidentielle, à Paris, en mai, la France souligne son souhait de trouver « une solution commune de développement ». Un terme flou pour les profanes du jargon diplomatique.

Des observateurs avancent qu’il s’agit d’une allégorie diplomatique pour parler de « cogestion ». Certains affirment même qu’il pourrait s’agir de« cogestion suivant les conditions de la France ».
Les sorties d’Emmanuel Macron, président français, sur le sujet tendent à conforter cette thèse. Le chef d’État français martèle son projet d’ériger les Glorieuses en réserve naturelle nationale française.
Une intention qu’il pourrait élargir à l’ensemble des îles éparses, selon ses propos durant une visite sur la Grande glorieuse, le 23 octobre dernier.

Sur la Grande glorieuse, le président Macron a même affirmé que les « îles malgaches de l’océan Indien », comme le reconnaissent les Nations Unies, sont françaises. Il a ajouté que « la souveraineté française a permis de préserver, (…) d’éviter une exploitation prédatrice (de ces îles) ».

Dans un discours, la semaine dernière, il a indiqué qu’il compte concrétiser son projet écologique dans les îles Glorieuses, d’ici le mois de juin. Une échéance qui coïncide avec celle prévue pour les négociations sur l’avenir des îles éparses.

Face aux multiples interventions d’Emmanuel Macron, l’opinion malgache s’interroge sur les réelles intentions françaises et veulent des réponses. Andry Rajoelina et son homologue français se sont accordés à trouver une issue aux négociations sur les îles éparses avant le 60e anniversaire du retour à l’indépendance de Madagascar. La France, bien qu’elle essaie de le noyer sous les verbes diplomatiques, refuse la restitution de la souveraineté voulue par la partie malgache. Cette dernière qui, en novembre, a souligné, « le processus de décolonisation inachevé du pays, conformément au droit international (…) »

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