Décentralisation - Deux nouveaux gouverneurs nommés
Treize régions sont, désormais, dirigées par des gouverneurs. Une mesure « provisoire » en attendant les élections régionales.
Petite vague. L’intérim des chefs de région de Vakinankaratra et de Vatovavy-Fitovinany arrive à terme. Le conseil des ministres d’hier a nommé Vy Vato Rakotomaditra Rakotovao et le général Lucien Laurel Razafitsotra au poste de gouverneur de ces régions. Cinq mois après la nomination de onze gouverneurs, le Vakinankaratra et Vatovavy-Fitovinany rejoignent le club des régions dotés de gouvernorat.
Dans son discours d’investiture, le président de la République Andry Rajoelina a déclaré la mise en place des « gouverneurs de région qui auront pour principale mission de mettre en œuvre et de piloter toutes les actions de développement économique et social ». Par la même occasion, il a annoncé la création d’une 23e région.
Une intention suivie d’une décision prise en conseil des ministres le 20 février, limogeant tous les chefs de région. Par ailleurs, en vertu des pouvoirs de légifération transférés par le Parlement, le président de la République a voulu soumettre, en parallèle, avec les élections législatives, un référendum.
La Loi fondamentale dans son article 154 dispose en effet que « la fonction exécutive est exercée par un organe dirigé par le chef de région élu au suffrage universel ». Une disposition qu’il a voulu soumettre à l’électorat pour modification avec la suppression du Sénat.
Toutefois, la Haute cour constitutionnelle (HCC) dans son avis du 25 avril n’a pas donné son aval. Ainsi, depuis un an, les affaires courantes dans certaines régions sont expédiées par des intérims, à savoir des secrétaires généraux ou des directeurs de l’administration générale du territoire (DGAT).
La nomination de gouverneurs a suscité de longs débats. La décision de la Haute cour constitutionnelle (HCC) du 28 novembre a clos les polémiques. Il s’agit « d’une simple dénomination » et ne contrevient pas aux dispositions constitutionnelles, expliquent les juges d’Ambohidahy.
Toutefois, en marge d’un atelier en fin janvier, Jean Eric Rakotoarisoa, président de la HCC a rappelé la nécessité de procéder à une élection régionale. À la lumière de cette décision prise en conseil des ministres, une convocation des électeurs ne semble pas être à l’ordre du jour.
Avec la nomination d’un gouverneur pour la région Vatovavy-Fitovinany, l’idée de la création d’une 23e région semble être abandonnée. Une vague de lobbying des associations de natifs a, en effet, véhiculé l’éclatement de cette région en deux.
Toutefois, la version officielle n’a jamais confirmé ni infirmé cette éventualité d’autant que la Constitution en vigueur fixe le nombre de régions à vingt-deux. S’agit-il d’une mesure provisoire en attendant un référendum? Pour l’instant, le budget pour une telle opération n’est pas inscrit dans la loi des Finances 2020.