Assainissement Antananarivo - Quatre cent ménages à expulser dans trois arrondissements
Les travaux de dragage du canal C3 entre Anosibe et Ambodimita semblent être dans la bonne voie. Plus de quatre cent ménages seront expropriés.
Plusieurs familles dans les bas quartiers d’Antananarivo-ville se préparent à un éventuel déménagement. Ils devront quitter définitivement leur foyer, sous peu. Le projet de réhabilitation totale du Canal C3 qui traverse trois arrondissements de la capitale, en vue de lutter contre les inondations, commence. Le conseil des ministres du 5 février a approuvé l’expulsion des personnes résidant autour du canal C3, dans le cadre du projet de développement urbain intégré et de résilience du grand Antananarivo (PRODUIR).
Les travaux proprement dits seront, ainsi, précédés d’une expropriation. Plusieurs maisons érigées sur le long du canal C3 seront, ainsi, démolies. «L’accès est difficile avec ces constructions. Par ailleurs, il y a une emprise du canal. C’est la raison de cette expropriation», explique un responsable du projet, avant-hier.
Quatre cent vingt ménages sont concernés par cette expropriation dans le premier, le quatrième et le sixième arrondissement d’Antananarivo, selon les études effectuées en 2018. D’autres études sont en cours pour déterminer le nombre exact des ménages à expulser entre Anosibe, Andavamamba, Ankasina, Antohomadinika, Andraharo, Anosivavaka, et Ambodimita. Informés depuis 2018 sur cette éventuelle démolition de maisons, les concernées protestent. «On nous demande de partir, alors que des marécages sont remblayés dans notre quartier», dénoncent des personnes à Ankasina.
Elles ne devraient pas finir dans les rues, « même celles qui n’ont pas obtenu un permis de construire ». Ce projet financé par la Banque mondiale à hauteur de 75 millions de dollars, prévoit de construire deux sites de réinstallation, à Andavamamba et à Soavimasoandro, pour les reloger. L’indemnisation est la seconde option, pour les familles qui ne veulent pas un logement. «Que 20 à 30% des ménages ont accepté de déménager dans des sites, jusqu’ici », enchaine la source. La construction de ces sites de réinstallation est prévue commencer au deuxième semestre de cette année. Le curage et le dragage du canal attendront, encore. Plus de cent dix mille mètres cubes de boues sont à draguer sur ce canal mesurant 12 kilomètres. Le lit du canal serait très élevé, c’est ce qui expliquerait les inondations dans les bas quartiers, à chaque saison de pluie.