Remaniement - Baroud d’honneur des ministres
Pour cause de sinistre national, le remaniement du gouvernement est ajourné. En attendant le moment fatidique, des ministres jettent leur va-tout en squattant le terrain.
Ce n’est pas la priorité. Ce sont les mots d’un ministre contacté, hier, au sujet du remaniement du gouvernement. Il ajoute que « la priorité, en ce moment, c’est de répondre promptement et efficacement aux sinistres qui sévissent dans plusieurs localités du pays, de porter main forte aux habitants des localités touchées ». Si le remaniement de l’équipe gouvernementale est attendu depuis vendredi, il ne devrait intervenir qu’en milieu de cette semaine, au plus tôt.
En attendant le jour J, des ministres trustent le terrain dans les manœuvres en réponse au choc causé par les intempéries. Peu vue depuis sa reconduction au sein du gouvernement, en juillet dernier, Irmah Naharimamy, ministre de la Population, surfe sur la vague des intempéries pour démontrer qu’elle est une femme de terrain. Tianarivelo Razafimahefa, ministre de l’Intérieur et de la décentralisation, également, est systématiquement sur le front dans ces temps de sinistre national.
Pareillement pour Hajo Andrianainarivelo, ministre de l’Aménagement du territoire, des travaux publics et de l’habitat. Le ministre de l’Intérieur et celui de l’Aménagement du territoire ont été de la délégation conduite par Christian Ntsay, Premier ministre, qui s’est rendue à Ambatondrazaka, hier. Force est de reconnaître que des départements, plus que d’autres, sont directement concernés par les mesures d’urgence face au sinistre national.
Même Lucien Fanomezantsoa Ranarivelo, ministre de l’Agriculture et de l’élevage, a été mobilisé pour l’occasion, étant donné que la localité est l’un des greniers à riz du pays. Relativement discret, le professeur Julio Rakotonirina, ministre de la Santé publique, lui aussi, est fortement présent sur terrain, ces derniers jours.
Les conséquences des intempéries qui ont submergé sept régions du pays, la semaine dernière, ont permis aux ministres dont les départements sont directement concernés d’être sous les projecteurs. Le mandat d’un an accordé par Andry Rajoelina, président de la République, à l’équipe gouvernementale est arrivé à échéance le 24 janvier. Lors d’un petit déjeuner de presse, le 20 janvier, à Iavoloha, le chef de l’État a confirmé qu’il y aurait un remaniement au terme du mandat du gouvernement.
Le président Rajoelina a fait part de ses critères. Il souhaite des ministres compétents, dynamiques et proactifs, des ministres de terrain. Sans remettre en cause l’ampleur du drame, la situation actuelle permet à des ministres en place d’être sous les feux de la rampe. D’autres tentent même de s’y arroger une place. Richard Randriamandrato, ministre de l’économie et des finances a dirigé une réunion au BNGRC, hier, pour évaluer le coût des besoins en réponse au sinistre national.
Lalatiana Rakotondrazafy Andriantogarivo, ministre de la Communication, quant à elle, s’évertue à défendre les décisions gouvernementales, en tant que porte-parole du gouvernement. Elle était, du reste, au devant de la scène lors de l’investiture du nouveau maire d’Antsirabe, samedi. Une sortie politique précédée d’une longue intervention sur le plateau de la nouvelle matinale de la télévision nationale, vendredi, où elle a défendu son bilan.
Au sein du microcosme politique, certains s’impatientent de connaître enfin la nouvelle composition du gouvernement. Les conséquences des intempéries ont, toutefois, donné un peu d’air à l’équipe en place. Aussi, tandis que certains semblent impassibles, par concours de circonstance ou volontairement, des ministres tentent un baroud d’honneur. Il y a ceux qui inondent les réseaux sociaux de leurs « prouesses ». Reste à voir si le regain de dynamisme de ces derniers jours influera sur le verdict présidentiel.