La faim affecte les sinistrés
Plusieurs jours après le passage de la zone dépressionnaire, les victimes des fortes pluies ne se sont pas encore rétablies. Beaucoup font face à la faim
Un sexagénaire a succombé à une suspicion de sous-nutrition dans le district d’Ambato Boen y, samedi. « Il était déjà fatigué, lorsqu’il est arrivé au site d’hébergement, jeudi soir. Il n’a pas mangé depuis un certain temps. Le lendemain, sa famille l’a récupéré. Il a perdu la vie près des siens. Nous soupçonnons que ce soit la faim qui a causé sa mort », rapportent Jean Valérien Rakotondrasoa, maire de la commune urbaine d’Ambato Boeny, ainsi qu’une source auprès du district, tous deux joints au téléphone. Dans ce district, des sinistrés souffriraient profondément de la disette. L’approvisionnement alimentaire se complique, à cause de l’enclavement de la zone provoqué par l’affaissement des infrastructures routières reliant Ambato Boeny et la RN4.
Les champs de cultures sont, par ailleurs, ravagés. « Certaines personnes ne mangent qu’une fois par jour. Ce sont les autorités locales et les opérateurs économiques locaux qui apportent des aides aux sinistrés jusqu’ ici. Malheureusement, nous ne pouvons offrir qu’une mesure de riz par personne, tous les deux jours», ajoutent les sources. La fatigue se lirait sur les visages des victimes, selon un médecin sur place, qui informe que la diarrhée et le problème respiratoire commencent à faire des vic times. La faim éreinte plusieurs personnes au NordOuest. À Marovoay comme à Mampikony, plusieurs familles ne mangeraient pas à leur faim.
« Des chefs de famille viennent chez nous pour demander de l’aide, ils ont perdu leur gagne-pain quotidien depuis ces fortes pluies. Le prêtre du village a fait appel aux fidèles de la paroisse de se mobiliser pour aider ces gens », indique une sage # femme à Mampikony. Ce sont les enfants qui souffrent le plus de cette insuffisance alimentaire à Marovoay. Là-bas, la plupart des sinistrés séjournent encore dans les sites d’hébergement. « Ils n’ont nulle part où aller. Leurs habitations ont été détruites pendant les inondations », précise une source. Le Bureau natio nal de la Gestion des risques et des catastrophes (BNGRC) affirme que la distribution des aides et des vivres aux sinistrés a déjà commencé. La coupure des routes retarderait l’acheminement des aides.