Enseignement supérieur - Des présidents d’université sur la sellette
Les problèmes des universités ont été évoqués au Conseil des ministres. Des recteurs risquent d’être suspendus.
Avertissement à l’encontre des présidents d’université. Ceux qui n’agissent pas sur les questions de sécurité, de biens publics et surtout, sur l’administration de l’établissement, risquent la suspension. « Face aux problèmes qui surviennent dans certaines universités, la suspension des présidents d’université irresponsables est envisageable, compte tenu du rapport du ministre. (…) Un comité intérimaire pourra être mis en place», peut-on lire dans le rapport du Conseil des ministres du mercredi.
Cette décision fait suite aux manifestations estudiantines à l’université d’Andrainjato Fianarantsoa qui ont engendré la destruction de quelques infrastructures, mardi. La suppression du mémoire pour le niveau Licence a été la source de ces manifestations. Pour d’autres, il s’agit d’un avertissement lancé aux autres recteurs pour les obliger à gérer les enseignants-chercheurs qui menacent d’entrer en grève générale.
Déconcerté, le syndicat des enseignants-chercheurs et chercheurs-enseignants (Seces), section Antananarivo, réagit. « Nos revendications n’ont rien à voir avec l’administration de l’université.
Que les présidents d’université élus ne soient pas victimes de l’échec de certains membres du gouvernement », lance le professeur Sammy Grégoire Ravelonirina, président du Seces section Antananarivo.
Des enseignants-chercheurs remettent, par ailleurs, en question la « sincérité » de leur ministre de tutelle. «Notre ministre a annoncé au Conseil des ministres, que le montant des heures complémentaires que nous réclamons s’élève à 300 milliards d’ariary. C’est complètement faux. Vous pouvez vérifier à la Trésorerie nationale, que le montant des heures complémentaires annuelles de tous les enseignants à Madagascar n’atteint même pas 10% de cette valeur. Il ne faut pas mélanger le reliquat des trois décrets, qui a été déjà accordé, et les heures complémentaires ».
Une réelle mésentente règne entre Blanche Richard, ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique et le Seces. Cette suspension des recteurs « irresponsables » pourrait être le dénouement des problèmes des universités qui se prolifèrent, au pire, elle engendrera de nouvelles tensions.