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Nationale

Îles Éparses - Macron annonce la mise en place d’une station de recherche

06/12/2019 02:49 © Moov

Un tweet du Président français a entraîné de vives réactions chez une partie de l’opinion malgache. Emmanuel Macron y annonce la création d’une station de recherche sur les îles éparses.


Un pavé dans la mare. Alors que les autorités malgaches concoctent une concertation nationale afin de s’assurer de défendre une position univoque dans les négociations avec la France sur les îles éparses, un tweet d’Emmanuel Macron, président français déchaîne les passions sur la toile. 

« Comment exploiter durablement les ressources océaniques sans compromettre l’équilibre de ses écosystèmes ? Une station de recherche sera installée sur les îles éparses, dès l’année prochaine, comme je m’y étais engagé et un programme prioritaire de recherche océans et climat créé », est la publication du chef d’État français sur son compte twiter, le 3 décembre, à 16 heures 49 minutes. 
Quelques heures avant ce tweet, le conseil du gouvernement a tranché pour la tenue de la consultation nationale au Centre de conférence internationale (CCI), Ivato. Une décision qu’il allait officialiser dans un communiqué de presse publié en soirée. L’objectif, selon cette missive sera « de favoriser l’approbation nationale et de mobiliser l’opinion publique nationale autour de l’enjeu de souveraineté malgache sur ces îles et de compléter les bases de données existantes sur les îles malgaches de l’océan Indien ». 

Après un premier round au palais d’Andafiavaratra, le 18 novembre, une nouvelle réunion de la commission mixte sur les îles éparses est prévue à Paris, avant les fêtes de fin d’année. « La date n’est, pour l’heure, pas fixée, mais en tout cas, le rendez-vous est toujours de mise », indique une source diplomatique. 

Au regard des réactions qui ont fusé sur les réseaux sociaux, cependant, la coïncidence temporelle du tweet du président français avec l’officialisation de la concertation nationale est considérée comme « une provocation ». Pour d’autres, la publication sur twiter est perçue comme « une nouvelle tentative du chef d’État français de damer le pion à Madagascar en vue de la prochaine séance de travail de la commission mixte ». 

Une visite d’Emmanuel Macron sur la Grande glorieuse, une des îles éparses, le 23 octobre, durant lequel il a dit « ce n’est pas qu’une plage, d’abord, c’est la France », dans le cadre d’un plaidoyer écologique, avait déjà attisé les foudres d’une partie de l’opinion publique malgache. Il a même érigé le lieu en réserve naturelle nationale française. Les autorités malgaches auraient été informées de la visite du locataire de l’Elysée sur la Grande glorieuse. 

Les propos de son homologue français ont, cependant, amené Andry Rajoelina, président de la République, à réagir. Sur les réseaux sociaux, il a soutenu, le 24 octobre, que « le respect de l’intégrité territoriale et la défense de nos intérêts passent par le dialogue ». 

Dans sa réaction, le président Rajoelina a annoncé la tenue de la réunion de la commission mixte pour le 18 novembre. Les indiscrétions diplomatiques indiquent que cette date aurait déjà été proposée à la partie malgache, quelques semaines avant cette officialisation présidentielle. 

Pour certains, le tweet du chef d’État français, à l’approche d’une nouvelle réunion de la commission mixte pourrait ne pas être fortuite. Un diplomate contacté, hier, atténue la portée du tweet d’Emmanuel Macron du 3 décembre, en indiquant qu’il s’agit de la suite logique de sa prise de position en faveur de l’écologie. Son tweet cadrerait, également, avec l’ouverture de la 25e Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP 25), à Madrid. Sur la Grande glorieuse, il a parlé d’un « partenariat », avec Madagascar pour préserver l’écosystème des îles éparses. 

Si la partie française table sur la cogestion, Lalatiana Rakotondrazafy Andriaton­garivo, porte-parole du gouvernement, affirme que Madagascar plaide pour « la reconnaissance de sa souveraineté sur ces îles, c’est-à-dire leur restitution. Après seulement, nous pouvons parler de  coopération sur différents domaines, notamment, la préservation de la biodiversité ». Durant une conversation téléphonique, hier, elle a ajouté « ce tweet du président français devrait nous susciter un sursaut d’orgueil afin d’unir nos forces pour revendiquer la restitution de ces îles ».

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