Projet Tanà-Masoandro - L’État dissipe les appréhensions
Le guichet unique destiné aux familles touchées par le projet Tanà-Masoandro est opérationnel. L’objectif affirmé est que personne ne soit laissé pour compte.
Montrer patte blanche. L’objectif affiché par l’État est de rassurer les habitants des sites concernés par le projet Tanà-Masoandro. Afin de dissiper les doutes, le guichet unique sis au village Voara, Andohatampenaka est opérationnel, depuis hier. Sept-cent trente-sept familles, en tout, pourraient être dans l’obligation de déménager ou céder leur terrain afin de laisser place à la nouvelle ville. La localité d’Ambohitrimanjaka, notamment, est la principale concernée. Pour sa première journée d’ouverture, le guichet unique a enregistré plus de cent-quarante visites.
Tous ceux qui sont rendus au village Voara, hier, souhaitaient d’abord, savoir si leur propriété se trouvait dans le tracé de Tanà-Masoandro, et si oui, qu’ils soient indemnisés correctement. À entendre les déclarations des personnes au guichet unique, hier, la principale appréhension est de se retrouver sans aucune compensation, ou que les indemnités ne soient pas à la hauteur des préjudices.
Des résidents et des héritiers de terrain à Ambohitrimanjaka se sont rendus au guichet unique, hier, dans ce sens. « Ce que nous demandons, c’est que les indemnisations se fassent dans les règles », a déclaré François d’Assise Rakotozafy, en sortant du village Voara, hier. Il n’a, cependant, pas encore été question des conditions d’indemnisation, hier.
Les responsables administratifs présents, notamment, Philippe Rateloson, directeur général de l’Autorité pour la protection contre l’inondation des plaines d’Antananarivo (APIPA), se sont, essentiellement, évertués à expliquer la cartographie du projet de nouvelle ville et les procédures d’indemnisation.
À l’instar de ce qui a été souligné durant une réunion à la présidence de la République, mardi, la phrase « personne ne sera laissée pour compte », a été martelée par le directeur général de l’APIPA, hier. De la réunion de mardi, on peut retenir que le montant total des indemnisations à allouer aux sept-cent cinquante familles est estimé à vingt millions de dollars, soit environ huit-cent millions d’ariary.
« Nous tâcherons de faire en sorte que les procédures nécessaires et les paiements se fassent, ici, au guichet unique afin d’éviter des désagréments aux familles », a déclaré le directeur général de l’APIPA. Il ajoute que l’idéal serait de parvenir à un consensus menant à un accord de vente. Selon ses dires, pour les familles qui acceptent une issue consensuelle et ayant des actes de propriété en bonne et due forme, « un contrat de vente pourra se faire tout de suite et le paiement se fera dans les quatre jours suivant la vente ».
Concernant les éventuels récalcitrants, Philippe Rateloson indique que, le cas échéant, l’État devra procéder à l’expropriation pour cause d’utilité publique. Il ajoute, néanmoins, que « les familles expropriées seront indemnisées ». À l’entendre, la procédure d’indemnisation pourrait, toutefois, prendre aux alentours de « quatre mois ».
À s’en tenir aux informations qui découlent de la réunion à la présidence de la République, mardi, les compensations financières devraient s’accompagner de dédommagement matériel. Les familles dont les biens se trouvent dans le tracé de Tanà-Masoandro, auraient droit à une résidence, et même à une parcelle de terrain cultivable, au sein d’un village communautaire qui sera édifié proche de la nouvelle ville.