Bekopaka : Des femmes autonomes grâce à l’artisanat
Les femmes bénéficiaires d’un projet d’autonomisation financière produisent des articles de vannerie labellisés Tsingy de Bemaraha.
Soixante-dix femmes de Bekopaka commencent à diversifier leurs sources de revenu suite à une formation de quatre mois. Ce projet vise à l’insertion et l’autonomisation financière des femmes. Zafeno, une des bénéficiaires du projet initié par l’Organisation des Nations Unies pour l’ éducation, la science et la culture (Unesco) de témoigner « Je suis contente depuis le début de ce projet. Si auparavant, j’ étais figée à la riziculture, j’ai appris à cultiver des légumes. Je me suis également lancée dans l’élevage de volailles. Actuellement, je reçois 40 000 ariary par semaine en vendant des articles de vannerie ».
Elles ont compris que la vannerie peut devenir une source de revenu. Elles sont passées de simples agriculteurs jusqu’à des professionnels de la vannerie. « Quand elles n’entretiennent pas leurs rizières, elles peuvent vaquer à l’artisanat. Mais il faut juste respecter les normes et veiller à la qualité afin de dégager l’identité du Tsingy de Bemaraha et appuyer la pérennisation des matières premières », explique Dominique Rasanjison, designer travaillant dans le développement d’une ligne de produits artisanaux et de la mise en place du label Tsingy de Bemaraha, au bénéfice des femmes de Bekopaka.
Des milliers de touristes viennent visiter le Tsingy de Bemaraha durant la haute saison. Pourtant, il n’existe aucune retombée économique pour les habitants vivant dans cette localité. Nombreux sont les opérateurs qui utilisent la dénomination « Tsingy de Bemaraha », sans aucune redevabilité au détenteur de l’identité. Le designer Dominique Rasanjison commence toujours son process par une immersion anthropologique dans la localité afin de dégager les spécificités de la localité et de les respecter dans le développement de la ligne de produits.
Les différentes gammes d’articles de vannerie et de broderie se précisent au fur et à mesure de la formation des femmes. Bekopaka est suffisamment riche culturellement, en terme de motif, texture et surtout en matériaux dont les fibres naturelles. Un plan de formation a été mis au point de façon à s’adapter à la réalité sur terrain. Le design est un formidable outil de promotion du patrimoine. « Notre pays est particulièrement riche. Il faut toutefois savoir exploiter sans tomber dans la folkorisation, par exemple, l’utilisation de Baobab, de Maki ou d’Aloalo, à outrance », souligne Dominique Rasanjison. Les articles de vannerie tissés avec des matériaux locaux, palmiers et autres fibres naturelles iront sur le marché local et national. Il poursuit que les différentes parties prenantes ambitionnent leur exportation grâce aux efforts dont font preuve ces femmes. Elles s’appellent Nomena, Angeline, Jus tine, Za feno, Ze fine, Karatsaka, Lanto, Romaine, Françoise, Soamihery et une soixantaine d’autres. Ces femmes vont briller et faire briller l’originalité du Tsingy de Bemaraha