Fête de l’indépendance - Andry Rajoelina en appelle à l’unité nationale
Pour la célébration du 59e anniversaire du retour à l’indépendance, le président de la République requiert l’unité nationale. Le chef de l’État multiplie les sorties publiques durant ces festivités.
L’union sacrée. C’est l’appel lancé par Andry Rajoelina, président de la République. En marge de la réception officielle des nouveaux aéronefs de l’armée, hier, à la Base aéronavale d’Ivato (BANI), le chef de l’État a formulé le souhait que la célébration du 59e anniversaire du retour à l’indépendance se déroule sous le signe de l’unité et de la fierté nationale.
« (…) Soyons unis, célébrons la fête nationale avec fierté. Je souhaite que nous tous, nous affirmions fièrement notre identité nationale, et que notre nation, que les Malgaches soient capables de réussir », a lancé le locataire d’Iavoloha. Face à la presse, hier, le président Rajoelina a reporté « à une autre fois », tous les sujets pouvant faire débat au sein de l’opinion publique, préférant insister sur l’unité nationale qu’il souhaite avoir durant ces festivités d’indépendance.
À entendre le président de la République, hier, le rééquipement des FDS, la redynamisation des Forces armées entre dans cette quête du regain de la fierté nationale. Il a, notamment, souligné le fait que les forces aériennes ont été moribondes depuis plusieurs années. « Je souhaite que nous soyons fiers de nos Forces armées », a-t-il déclaré. Andry Rajoelina, visiblement, a pris note de ses constats lors de ses récents déplacements officiels.
Invité d’honneur des fêtes nationales mauricienne et sénégalaise, il a pu voir que les parades militaires dans ces pays étaient une démonstration de la souveraineté nationale, mais aussi, source d’un engouement national. Comme l’a souligné un officier général, hier, à Ivato « il y a eu un temps chez nous, où les défilés étaient l’occasion pour le public de railler les Forces armées sous équipées, ou avec des tenues chiffonnées ».
Les FDS, l’armée en particulier, est gâtée pour son 59e anniversaire. La présence du Chef suprême des Forces armées, était à la BANI, hier, pour la réception officielle des nouveaux aéronefs des forces aériennes. Il s’agit d’un avion de transport de troupe CASA, et de trois hélicoptères B2. De nouveaux véhicules tout terrain et des voitures de transport d’éléments d’intervention, mis à disposition de la Grande muette ont, également, été exposés, à Ivato.
Selon les informations, plus de cent quatre-vingt véhicules tout terrain et de transport d’éléments d’intervention sont répartis entre les trois corps qui composent les FDS, à savoir l’armée, la gendarmerie nationale et la police nationale. En supprimant le banquet d’Iavoloha, le pouvoir veut, par ailleurs, donner une note populaire aux festivités d’indépendance et casser ainsi, la distance entre les dirigeants et la population.
Dans ce sens, probablement, le Président de la République, depuis samedi, a pris part à la fête. Commençant par une escapade à la Kermesse militaire, à Betongolo, il a assisté au gala évangélique, au palais des sports, dimanche. Avant la cérémonie d’Ivato, le chef de l’État a assisté à la répétition générale de la parade militaire, au stade de Mahamasina. Ce qui est une première. Il est probable, qu’il choisisse, également, un lieu public pour regarder les feux d’artifice, ce jour.
La récente performance des Barea lors de son premier match à la Coupe d’Afrique des Nations pourrait, par ailleurs, donner un écho à l’appel à l’union sacrée lancée par le Président, hier. Le résultat de l’équipe nationale que le locataire d’Iavoloha n’a pas manqué d’évoquer comme exemple « d’un état d’esprit de vainqueur », que devrait avoir la nation, dorénavant. Le fait que le sport est un vecteur d’élan et d’unité nationale est une hypothèse largement éprouvée et confirmée dans plusieurs pays.
Madagascar commence à en prendre conscience. Dans le sport comme dans la conduite des affaires nationales, cependant, la communion est plus facile dans la victoire que dans la défaite. L’État a l’obligation de faire preuve de régularité dans ses performances pour ne pas doucher l’élan de fierté nationale qui s’enflamme à nouveau. L’exemple du Rwanda dont le Président sera présent, à Mahamasina, témoigne que l’élan et la solidarité nationale sont nécessaires au relèvement et l’émergence d’un pays en grande difficulté.