Affichage anarchique - La CENI portera plainte auprès de la HCC
Insubordination. Les candidats aux législatives doivent presser le pas pour retirer leurs affichages anarchiques. Ils encourent la disqualification pour insubordination envers l’administration en charge de l’élection. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) envisage de porter plainte auprès de la Haute Cour Constitutionnelle si des candidats s’évertuent à continuer de placarder leurs affiches partout. « Nous qualifions d’affront envers la CENI, si après les lettres de mise en demeure et les astreintes financières, des candidats continuent les affichages anarchiques. En conséquence, nous allons saisir la HCC pour en demander leur disqualification », explique Thierry Rakotonarivo, vice-président de la CENI.
Depuis jeudi, la CENI a donné aux candidats un ultimatum de six heures pour enlever les affichages sauvages. Après ce délai, les agents de la CENI interviennent moyennant 200 000 ariary par jour. « Nous ne sommes pas encore en mesure d’établir la situation nationale. Nous attendons les rapports issus des Commissions électorales au niveau des districts (CED). Toutefois, des candidats ont déjà été mis en demeure à Diego », poursuit Thierry Rakotonarivo.
Malgré ces dispositions prises, la situation a peu changé notamment dans la capitale. Les ronds-points, les abribus, les murailles bordant les voies publiques sont encore partagés par les candidats aux législatives et les églises évangélistes. Les candidats ont tous été avertis mais étant donné l’étendue d’Antananarivo, il se pourrait que certains n’ont pas encore pu enlever leurs posters. Par ailleurs, certains ont largement les moyens de payer les astreintes financières pour les six jours de campagne restants.
« Cependant, la CENI ne va plus continuer à tolérer ces infractions », continue l’administrateur civil. Les affichages anarchiques ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Dénigrement des concurrents, abus de pouvoir, intervention de certains leaders religieux, non désignation des trésoriers de campagne, utilisation des prérogatives de la puissance publique. La liste des infractions est longue à entendre le bilan de la CENI à la fin de la première semaine de la campagne électorale. Les observateurs se demandent ainsi pourquoi les dispositions prises par la CENI concernent uniquement les affichages.
Suite aux revendications des soixante-treize députés en avril 2018, la HCC a rejeté tous les articles sujets à polémique. Ainsi, les candidats raisonnent du principe « tout ce qui n’est pas interdit est autorisé » au détriment de l’éthique. « Nous subissons les anomalies des lois électorales. Ainsi, nous avons envoyé en février au gouvernement dix-sept recommandations pour corriger ces imperfections. Nous avons espéré que les dispositions y afférentes ont été prises pour les législatives mais il n’en est rien. Espérons que des améliorations seront apportées pour les élections municipales et communales », conclut Thierry Rakotonarivo.