Union Européenne -Madagascar - Pour un partenariat d’égal à égal
Le ministre des Affaires étrangères a mis les points sur les « i » sur la coopération avec les partenaires. L’UE veut dépasser la posture de donneur de leçons.
Au diapason. La relation entre Madagascar et l’Union européenne est au beau fixe. Tel est le constat des intervenants dans leurs discours à l’occasion de la journée de l’Europe célébrée hier à Tsarasaotra. Bien qu’incisif, le discours de Naina Andriantsitohaina, ministre des Affaires étrangères n’a pas entamé l’ambiance détendue de l’assistance.
« L’opportunité m’est aussi aujourd’hui offerte de rappeler que le respect de la dignité humaine, la justice, la démocratie et l’État de droit, valeurs chères à l’Union Européenne, font pleinement partie de celles auxquelles le peuple malgache est attaché. Nos relations ne se sont donc pas construites uniquement sur la base de considérations politiques, économiques ou sur une simple coopération. Ou même sur des leçons qu’on se donnerait. Nos relations vont bien au-delà, nous partageons des valeurs et des idéaux », a-t-il annoncé.
Un discours qui donne une primeur sur le ton de la Lettre de politique étrangère qui sera rendue public à entendre le ministre. Quelques semaines après le dialogue politique d’Iavoloha, le chef de la diplomatie malgache a ainsi renforcé la position du président de la République.
Une position inscrite dans le document Initiative pour l’émergence de Madagascar ainsi que la Politique générale de l’État. « Dans les relations de Madagascar avec ses partenaires techniques et financiers, la logique de partenariat est privilégiée à la place d’une logique d’assistanat. Le partenariat gagnant-gagnant dans le respect mutuel doit dorénavant primer », continue-t-il.
De son côté, Giovanni Di Girolamo, ambassadeur de l’Union européenne partage également cette position. Tout en rappelant le partenariat historique vieux de soixante ans, l’ambassadeur confirme la disposition de l’Union européenne à travailler avec Madagascar. « Le moment est opportun car le pays a hérité de cinq années de stabilité politique et vient de prouver qu’il est possible de faire une élection dans les règles démocratiques. »
Dans les précédentes dialogues politiques, l’Union européenne émet d’une manière quasi systématique des recommandations voire des critiques. Ces remarques concernent entre autres l’amélioration de la gouvernance, la lutte contre la corruption, le renforcement de la sécurité, la promotion de la démocratie. « Madagascar est un pays souverain. Il faut dépasser les positions du passé en tant que donneur de leçons. Nous proposons la coopération, des techniques mais il appartient au pays de l’adopter ou non », conclut-il.