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Blanchiment d’argent - Madagascar reste dans une zone précaire

10/05/2019 02:07 © Moov

Le rapport de progrès de Madagascar dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme est à revoir. À l’issue d’une évaluation, la Grande île est toujours en suivi renforcé.


Insuffisant. Madagascar doit revoir sa copie. La demande de sortir du statut des pays en suivi renforcé n’a pas abouti. À l’issue d’une réunion d’évaluation en avril à Arusha, la Grande île demeure dans la liste des pays où toutes les transactions internationales sont soumises à des contrôles supplémentaires. « Notre rapport de progrès n’a pas été examiné car nous n’avions pas pu prouver que la loi anti-blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme est entrée en vigueur. Lors de cette réunion, cette loi n’a pas encore été publiée dans le journal officiel. Nous n’avions eu la référence de l’Imprimerie nationale qu’à notre retour », explique Boto Tsara Dia Lamina, directeur général du Service des renseignements financiers (Samifin).

Une évaluation a été réalisée par l’Eastern and South African anti-money laundering group (ESAAMLG), une branche régionale du Groupe d’action financière (GAFI) en octobre 2018. Dans sa méthodologie, les évaluateurs apprécient le cadre juridique et institutionnel, et les pouvoirs et procédures des autorités compétentes du pays par rapport aux recommandations du GAFI.

Le niveau d’efficacité est mesuré en fonction des résultats obtenus. Madagascar n’a rempli que trois des quarante-neuf recommandations du Groupe d’action financière (GAFI).
La loi sur la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme a été adoptée par le Parlement fin décembre. Une avancée non négligeable d’autant qu’une partie des recommandations du GAFI y est satisfaite.

Toutefois, « il y a beaucoup de lacunes. Des efforts considérables sont à déployer. L’ESAAMLG va nous appuyer pour renforcer notre capacité », continue le directeur général du Samifin.
En attendant, toutes les transactions financières internationales avec Madagascar sont soumises à une série de contrôles supplémentaires moyennant des frais et un délai plus long. Cela implique un coût supplémentaire que les banques doivent effectuer. Ce coût supplémentaire se répercute sur le prix des produits importés entre autre le carburant, les médicaments ainsi que les produits de première nécessité.

Dans les critères d’évaluation du GAFI, la loi anti-blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme ainsi que celle sur le recouvrement des avoirs illicites sont complémentaires. Ainsi, même si la première est entrée en vigueur, le risque pour Madagascar de glisser dans la liste grise n’est pas à écarter.

C’est pour cette raison qu’une coalition d’organisation de la société civile a écrit une lettre ouverte au président de la République de légiférer par ordonnance la loi sur le recouvrement des avoirs illicites. Par ailleurs, étant donné l’engagement du régime actuel dans la lutte contre la corruption, il est permis d’espérer que les délinquants financiers ne jouiront plus en toute impunité le fruit de leurs crimes.

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