Commémoration du 29 mars 1947 - Appel à un élan national pour le développement
Fierté nationale, patriotisme, solidarité. Ces mots ont ponctué les allocutions de commémoration de la lutte d’indépendance de 1947, afin de susciter une mobilisation nationale pour lutter contre la pauvreté.
Ambition collective. Un jargon des théoriciens de l’émergence que les discours de commémoration de la lutte d’indépendance du 29 mars 1947, ont voulu éveiller chez la population.
D’Antananarivo, à Moramanga, les allocutions ont souligné la nécessité d’une cohésion nationale, d’une solidarité nationale, d’un élan national pour lutter contre la pauvreté et mettre Madagascar sur l’orbite du développement.
« Il est temps de sauver ce pays, de réaliser l’objectif de nos aïeuls qu’est l’indépendance », a déclaré Andry Rajoelina, président de la République, hier, à Moramanga. En ce 29 mars 2019, le chef de l’État affiche comme objectif de parvenir « à une indépendance alimentaire, au développement économique, à la renaissance culturelle, pour parvenir au bien-être de chaque foyer comme souhaité par notre hymne national ».
Les théoriciens de l’émergence s’accordent sur le fait que ce challenge nécessite un élan national. « Une ambition collective », qui implique que toute la nation rame dans le même sens. Cette mobilisation nationale, le chef de l’État en a fait appel, hier. « J’ai toujours dit qu’il est possible de développer notre pays. Il faut juste une vision claire, un projet ordonné et la solidarité de tous les Malgaches comme nos aînés l’ont démontré en 1947 », soutient Andry Rajoelina.
« Les faits du 29 mars 1947 témoignent que les Malgaches font preuve de courage et d’enthousiasme quand il s’agit de défendre la souveraineté nationale, la liberté. (…) Tirons-en les leçons pour sortir le pays du joug de la pauvretét », ajoute le locataire d’Iavoloha. Après une âpre bataille électorale pour la conquête de la présidence de la République, parvenir à une cohésion nationale, rapidement pourrait, toutefois, ne pas être aisé.
Mettant en avant les valeurs héritées de la lutte pour l’indépendance, les tenants du pouvoir ont alors, en substance, appelé à transcender les clivages. Pour montrer l’exemple, probablement, les autorités politiques ont, visiblement, tu les ressentiments politiques, hier. Lors du dépôt de gerbe devant la stèle d’Ambohijatovo, par exemple, Rivo Rakotovao, président du Sénat, Christian Ntsay, Premier ministre, et Lalao Ravalomanana, maire d’Antananarivo, étaient au diapason.
Contrairement aux commémorations de ces dernières années, les rivalités politiques n’ont pas pris le pas sur la solennité de l’événement. Le thème de la commémoration du 72e anni# versaire de la lutte d’indépendance de 1947, donne justement, le ton du message que souhaitent faire passer les autorités étatiques, à savoir « 29 mars, lutte de libération : Reflet de la fierté nationale qui est à la base du développement ».
Faisant écho à l’allocution du chef de l’État, le Premier ministre a, lui aussi, lancé un appel à un élan national pour hisser le pays vers son développement. Dans un discours prononcé, à Soanierana, durant le banquet en l’honneur des anciens combattants pour l’indépendance, il a, notamment, appelé à une mobilisation nationale dans la lutte contre la corruption et dans l’instauration de rigueur, ainsi que de la discipline dans le travail et au quotidien.
Ayant prononcé, lui aussi, un discours, à Moramanga, le général Richard Rokotonirina, ministre de la Défense nationale, a, également, appelé à la solidarité nationale. Soulevant les faits d’insécurité délétère, l’officier général a soutenu que « les Malgaches se trompent d’ennemi ». Que l’ennemi est la pauvreté. S’adressant à la jeunesse, notamment, il a requis une prise de responsabilité de tout un chacun.
Le fait pour les décideurs politiques de susciter un élan national en surfant sur l’éveil de l’orgueil patriotique et la fierté nationale, le temps de la commémoration du 29 mars 1947, n’est pas une première. Ça pourrait ne pas être la dernière, également. Seulement, parvenir à une mobilisation nationale n’est, toutefois, pas une mince affaire. Le leadership et l’exemplarité des dirigeants sont des points déterminants.