Manifestation meurtrière - La ville d’Antalaha retrouve son calme

La ville d’Antalaha retrouve son calme après la manifestation meurtrière de mercredi. Les clients de la Compagnie d’électricité et d’eau de Madagascar (Jirama) dans cette ville du Nord-Est, ont arrêté de manifester, hier, malgré le fait que le problème d’alimentation en électricité, source de leurs revendications, continue à sévir. Le Premier ministre, Christian Ntsay, s’est déplacé sur place avec un autre membre du gouvernement, pour apaiser la tension. Après avoir présenté leurs condoléances auprès des familles des deux hommes tués lors de l’affrontement entre les forces de l’ordre et les manifestants, au début de la soirée du mercredi, ils ont rencontré les habitants de la commune urbaine pendant près d’une heure, pour leur dire de vive voix que des actions sont déjà entreprises pour résoudre ce problème de délestage dans les plus brefs délais. « Quatre groupes électrogènes vont arriver dès demain (ndlr : ce jour) pour rétablir le problème de délestage. Il en est de même pour Sambava et Vohémar », annonce le chef du gouvernement à la foule venue en masse. Le « Tranompokonolona» d’Antalaha était plein à craquer. Autour de cinq cent personnes sont venues à la rencontre de ces représentants de l’Etat.

Pendant deux mois, les clients de la Jirama à Antalaha ont enduré les problèmes du délestage. « Vous devez comprendre notre frustration avec l’électricité qui ne fonctionne que deux heures de temps par jour. C’est inadmissible, mais on a tenu jusqu’au moment où on a senti que le chef de district ne nous soutenait pas et cela ne faisait pas avancer les choses », assène Victoria Eleazara, une cliente de la Jirama.

La situation a dégénéré, mercredi après-midi, lorsque ce chef de district d’Antalaha n’a pas accepté de rencontrer la population pour discuter de ce délestage à répétition. Ce responsable ne leur aurait pas accordé, en plus de cela, la clé du « Tranompokonolona» où une réunion a été prévue pour créer un syndicat des consommateurs. En colère, plusieurs personnes se sont attroupées devant le bureau du chef de district, pour réclamer sa démission. Ce dernier n’était pas joignable. Puis, les manifestants se sont dirigés vers le bureau administratif de la Jirama. La foule l’a incendié, après avoir éparpillé les factures partout et sorti les meubles.

Les manifestants auraient aussi prévu de s’attaquer à la centrale thermique à Ambatoratsy. Avec les jets de bombes lacrymogènes, une dizaine de tirs en l’air des forces de l’ordre qui tentaient de protéger l’infrastructure, la tension devenait encore plus tendue. Il y a eu affrontement pendant lequel ces deux hommes ont laissé leur vie et deux autres ont été blessés par balle. Le Premier ministre a essayé de raisonner les auteurs de cet incendie que la destruction des biens publics ne résout rien.