COOPÉRATION AVEC LA CNUCED - Madagascar vise l’équilibre économique
Le président de la République, accompagné de son épouse, est arrivé hier à Genève, en Suisse, à l’occasion du 60e anniversaire de la Cnuced. Pour Madagascar, cet événement représente une opportunité stratégique de revitaliser la coopération avec cette organisation onusienne.
L’équilibre économique. C’est ce que Madagascar a en ligne de mire. Un objectif qu’il escompte dans sa coopération avec la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), qui va désormais s’appeler ONU Commerce et développement, à l’occasion de son 60e anniversaire.
Andry Rajoelina, président de la République, accompagné de son épouse, Mialy Rajoelina, a atterri à Genève, Suisse, hier. Un déplacement en réponse à une invitation pour prendre part au Forum des leaders mondiaux, qui marquera les 60 ans de la Cnuced. À son arrivée, le couple présidentiel a été accueilli par Rebeca Grynspan, secrétaire générale de l’organisation onusienne. Le fait que “Madagascar vise l’équilibre économique” a été souligné d’entrée par le chef de l’État lors de son bref entretien avec la patronne de la Cnuced, à sa descente d’avion.
En des termes simples, le concept d’équilibre économique “désigne une situation où les ressources d’un pays sont allouées de manière optimale pour assurer une croissance stable et soutenue”. Par sa vocation de fournir des appuis techniques à ses membres afin qu’ils “aient un accès plus équitable et plus efficace aux avantages d’une économie mondialisée”, la Cnuced peut être le “backup” de la Grande île afin d’atteindre l’objectif affirmé par le locataire d’Iavoloha.
Andry Rajoelina et la délégation qu’il conduit comptent justement profiter de leur présence à Genève pour redynamiser la coopération avec cette entité onusienne et établir “un partenariat privilégié”. La considération particulière dont bénéficie Madagascar durant cette semaine du soixantenaire de la Cnuced indique que le souhait de revitaliser les relations est réciproque.
Un gros potentiel
La Grande île est parmi les six pays sur les cent quatre-vingt-treize membres, dont le chef de l’État ou de gouvernement “est invité spécialement” au rendez-vous.
Pour ses 60 ans, l’organisation onusienne veut “tracer une nouvelle voie pour le développement dans un monde en mutation”. Il s’agit du thème du Forum des leaders mondiaux. Les discussions porteront une attention particulière aux besoins des pays en développement, notamment des États insulaires en développement, une catégorie dans laquelle figure Madagascar.
Pour atteindre l’objectif d’un équilibre économique, la Grande île mise notamment sur l’industrialisation. L’essor industriel est justement érigé parmi les trois piliers de la Politique générale de l’État (PGE). Edgard Razafindravahy, ministre de l’Industrialisation et du Commerce, fait justement partie de la délégation présente à Genève. Le développement de l’industrie pour concrétiser le défi de produire localement ce dont la population a besoin et parvenir notamment à l’autosuffisance alimentaire. La mise en œuvre du programme “One district, one factory” (Odof) en est un exemple.
Outre le fait de générer de l’emploi, l’objectif est aussi de transformer localement les ressources du pays. De leur donner plus de valeur ajoutée, mais aussi de renverser la balance commerciale de Madagascar en augmentant l’exportation. Dans le profil pays de la Grande île, publié sur le site web de la Cnuced, sa balance commerciale est négative. Les chiffres au titre de l’année 2022, pour la catégorie marchandises, rapportent un volume d’exportation de 3 721 millions de dollars, contre un volume d’importation de 5 613 millions de dollars.
Les données publiées par la Cnuced indiquent néanmoins qu’en 2022 toujours, “Madagascar a enregistré un taux de croissance des exportations de +36,5 %”. De prime abord, le pays a continué sur cette lancée l’année passée et veut maintenir sa performance sur la durée. Dans les détails, les produits alimentaires, les minerais et les métaux constituent le gros des exportations malgaches pour, respectivement, 36 % et 37 %. Ces ressources constituent pourtant des matières premières qui peuvent être transformées localement.
Les articles manufacturés ne constituent, d’autant plus, que 21 % des produits exportés par la Grande île. Le gap à combler donne une idée du gros potentiel que représente le secteur industriel à Madagascar. Surtout que le pays regorge de matières premières.
Trois interventions présidentielles
Parmi la poignée de chefs d’État et de gouvernement invités au Forum des leaders mondiaux pour le 60e anniversaire de la Cnuced, le président Andry Rajoelina aura à intervenir à trois reprises durant ce rendez-vous. Il tiendra sa première allocution durant la cérémonie d’ouverture de ce jour, en début d’après-midi. En cette occasion, il partagera la tribune avec, entre autres, Antonio Guterres, secrétaire général des Nations Unies, et Rebeca Grynspan, secrétaire générale de la Cnuced. Le locataire d’Iavoloha aura aussi à intervenir durant la session de dialogue interactif qui clôturera cette première journée du forum.