Rapatriement du crâne du roi Toera - Décision attendue

Depuis plus d’un siècle, la famille royale malgache et le gouvernement réclament leur retour, avec un souci de respecter les traditions locales.
Enjeu mémoriel
Le rapatriement des crânes du roi Toera et de deux guerriers Sakalava, actuellement conservés au Musée de l’Homme à Paris, soulève des questions mémorielles et culturelles majeures. Plus d’un siècle après leur transfert en France en tant que butin de guerre, la décision du Conseil d’État français est attendue avec espoir par les descendants et les autorités malgaches. Piero Kamamy, membre du comité scientifique malgache et descendant de la famille royale, rappelle que la requête pour le retour du crâne du souverain a été initiée il y a 130 ans. Toera, qui a refusé de se rendre face aux forces coloniales, fut exécuté dans la nuit du 29 au 30 août 1897. Son crâne, comme celui de nombreux autres chefs et guerriers africains, a été envoyé en France et intégré aux collections publiques. Aujourd’hui, cette restitution constituerait une première pour Madagascar et un pas important dans la reconnaissance des mémoires africaines.

Respect des traditions

Le processus de restitution repose sur une décision du gouvernement français, qui doit officialiser le retour des crânes par décret. Selon Fetra Rakotondrasoava, secrétaire général du ministère de la Communication et de la Culture, aucun retour officiel n’a encore été communiqué aux autorités malgaches. En parallèle, les discussions avec la famille Kamamy et les représentants des traditions Sakalava se poursuivent pour organiser l’accueil des restes dans le respect des rituels culturels. Au-delà de la restitution matérielle, cette démarche revêt une dimension symbolique forte pour les Sakalava Menabe, qui voient en cet événement une réhabilitation historique et spirituelle.