HARILALA RAMANANTSOA - « Je suis prête à relever le défi pour Antananarivo »
La cérémonie d’installation de la mairesse d’Antananarivo s’est déroulée hier, sur le parvis de l’Hôtel de Ville, à Analakely. La nouvelle magistrate de la Ville des Mille affirme être prête à relever les challenges inhérents à ses fonctions.
Je suis prête». Après les formules protocolaires, c’est en ces mots que Harilala Ramanantsoa, mairesse d’Antananarivo, a démarré son discours d’installation, hier, sur le parvis de l’Hôtel de Ville, à Analakely.
Vers la fin de son discours, elle a déclaré : “je suis prête à relever le défi pour Antananarivo”.
Comme elle l’a noté dans son discours, administrer la capitale est “un défi”. Antananarivo représente des challenges multidimensionnels et interdépendants. Au fil de son allocution, hier, Harilala Ramanantsoa a fait un florilège. Mais ils peuvent être synthétisés en trois points. Il y a d’abord le volet humain. Redorer le blason de la ville impose d’en finir avec l’incivilité et l’anarchie dans lesquelles semblent se complaire la majorité de ses habitants et ceux qui sont de passage.
Cette incivilité et cette anarchie font que la moindre mesure pour mettre de l’ordre se heurte à de vives résistances. En conséquence, la gestion des marchés est un casse-tête, la mobilité urbaine est infernale, l’assainissement est un challenge perpétuel, les installations publiques sont systématiquement vandalisées ou volées, et les normes d’urbanisme sont aux oubliettes. Le second volet est la question financière.
La Commune urbaine d’Antananarivo (CUA) fait souvent face à des problèmes budgétaires. Ce qui a imposé aux prédécesseurs d’Antananarivo de s’en remettre aux subventions de l’État central, ou de prendre des initiatives qui allaient à contre-sens des objectifs de modernisation de la ville. Le troisième point est la dimension politique. Harilala Ramanantsoa le concède : “on ne peut pas en faire abstraction”.
De par son caractère stratégique et symbolique, la capitale sert souvent de champ de bataille politique entre les tenants du pouvoir et ceux qui veulent le conquérir. Il y a eu les périodes où le maire était lui-même un opposant de l’État central. Ce qui n’est pas le cas de Harilala Ramanantsoa, qui a été le porte-étendard de la coalition au pouvoir. Seulement, au regard de la configuration du Conseil municipal d’Antananarivo, la mairesse pourrait ne pas avoir la coudée franche dans ses initiatives.
La coalition “Isika rehetra miaraka amin’i Andry Rajoelina” (Irmar) n’y a obtenu qu’une majorité relative, à savoir, vingt-cinq sièges sur les cinquante-cinq à pourvoir. “J’espère que la politique ne sera plus un frein au développement de la capitale”, est le vœu formulé par Harilala Ramanantsoa dans son discours d’hier.
Soutien et contribution
La pose de l’écharpe aux couleurs du drapeau national autour de sa taille symbolise l’installation officielle de la mairesse. Cela a été fait par Naina Andriantsitohaina, ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation. Il est également le précédent maire élu d’Antananarivo. En connaissance de cause, il a ainsi déclaré : “Madame le maire, c’est une tâche difficile qui vous attend”, en ajoutant : “le plus difficile sera de satisfaire tout le monde. (...) Mais s’ils veulent l’agréable, l’utile est votre devoir”.
Pour relever les défis qui l’attendent, la nouvelle magistrate de la Ville des Mille mise sur “l’apaisement, l’ouverture, l’écoute, la concertation et la solidarité”. Elle déclare alors : “je n’ai pas d’ennemi politique. Nos seuls ennemis communs sont le désordre, l’insécurité et la pauvreté. Aussi, je demande à tous ceux qui en ont le pouvoir et la possibilité de m’aider. Ce n’est qu’ensemble que nous pourrons apporter du bien-être à la population et développer la ville”.
Sans ambages, Harilala Ramanantsoa a appelé à un soutien franc et une contribution active, chacun à leur niveau, des différentes personnalités et entités qui ont répondu à son invitation à la cérémonie d’installation d’hier. “Votre présence massive démontre que la population n’a pas eu tort de choisir l’apaisement et le développement, en m’élisant maire”, a-t-elle déclaré en s’adressant aux chefs d’institutions, aux parlementaires, aux membres du gouvernement, ainsi qu’aux autres autorités civiles, militaires et policières présentes.
À sa famille politique, elle déclame : “si je suis ici, aujourd’hui, c’est grâce à votre confiance et à votre soutien”. Se tournant vers ses “amis” du secteur privé, elle avance : “en étant présent, vous démontrez votre engagement pour la ville d’Antananarivo, mais surtout pour ses habitants”. Des associations de tous bords, même des entités religieuses, ont aussi été présentes à l’événement d’hier. “J’espère vous avoir à mes côtés pour me soutenir, pour qu’ensemble, nous puissions apporter un changement positif”, conclut alors Harilala Ramanantsoa.