Rapatriement des crânes Sakalava : le rapport final ouvre la voie à une restitution historique

Restitution du patrimoine

Un nouveau cap est franchi dans le processus de restitution des crânes du roi Toera et de deux guerriers Sakalava, conservés depuis des décennies au Musée de l’Homme à Paris. Hier, à Nanisana, le comité scientifique malgache a présenté son rapport final à la ministre de la Communication et de la Culture, Donna Mara Volamiranty. Les travaux, menés en coopération avec leurs homologues français depuis octobre 2024, ont consisté en une analyse approfondie des crânes et un examen de documents historiques et photographiques. « Le rapport final marque l’achèvement de ce travail commun. Il sera soumis au Conseil d’État français, qui prendra la décision finale sur la restitution », a indiqué Fetra Rakotondrasoava, secrétaire général du ministère de la Culture. Ce projet est le fruit d’un partenariat entre Madagascar et la France, basé sur une volonté de dialogue et une reconnaissance de l’importance du patrimoine culturel malgache.

Une restitution porteuse d’espoir

Pour Madagascar, ce projet dépasse la simple restitution matérielle : il s’agit d’un acte symbolique de réappropriation de son histoire. La ministre Donna Mara Volamiranty a salué le travail des comités scientifiques ainsi que l’initiative législative de la France permettant le retour de restes humains issus des collections publiques. Selon la ministre, Madagascar se distingue par son rôle de pionnier dans ce type de revendication. « Ce projet établit un précédent qui pourra inspirer d’autres nations à récupérer leur patrimoine culturel dispersé à travers le monde », a-t-elle affirmé. La prochaine étape consiste pour la France, par le biais de son Conseil d’État, à valider officiellement le rapatriement. Si le processus aboutit, le retour des crânes du roi Toera et des guerriers Sakalava marquera un tournant dans les relations culturelles entre les deux pays et restera gravé dans l’histoire nationale.