Répartition des flux touristiques : Madagascar parie sur la désaisonnalisation
Lors d’une réunion tenue le 21 janvier 2025, le ministre des Transports et de la Météorologie, Valéry Ramonjavelo, a abordé avec les acteurs du tourisme malgache les moyens de répartir les flux touristiques sur toute l’année. Un plan stratégique vise à atteindre un million de visiteurs d’ici 2028.
Des infrastructures sous pression
Le ministère des Transports et de la Météorologie a réuni hier les opérateurs touristiques, agences de voyage et compagnies aériennes pour un échange sur la désaisonnalisation. Cette stratégie, destinée à équilibrer les arrivées de touristes entre haute et basse saisons, vise à réduire la saturation des infrastructures pendant les pics de fréquentation tout en valorisant la basse saison, souvent négligée. En effet, malgré le potentiel touristique de Madagascar, des défis subsistent. Les infrastructures de transport, en particulier les routes, sont en mauvais état, limitant l’accès à certaines régions pendant la saison des pluies. À l’inverse, la haute saison, notamment de juin à septembre, met à rude épreuve les capacités d’accueil dans des zones populaires comme Nosy Be et Joffreville, où l’afflux de touristes dépasse les capacités des hébergements disponibles.
Une opportunité économique
La désaisonnalisation apparaît comme une solution à ces problèmes structurels. En diversifiant les offres touristiques et en attirant les visiteurs en dehors des périodes traditionnelles, le secteur pourrait équilibrer les flux tout en augmentant les revenus. Les initiatives entreprises à Nosy Be ont déjà démontré leur efficacité, avec une augmentation notable des arrivées touristiques entre septembre et novembre grâce à des campagnes ciblées et des partenariats avec des compagnies aériennes.
Lors de la réunion, plusieurs idées ont été avancées pour stimuler la basse saison. Le développement d’événements thématiques réguliers, la création de packages promotionnels et le renforcement des collaborations avec les compagnies aériennes figurent parmi les priorités. La modernisation des infrastructures, notamment l’aéroport de Tuléar, a également été évoquée comme essentielle pour améliorer les connexions internationales. Irène Andréas, conseillère technique auprès du ministère du Tourisme, a insisté sur l’importance d’une approche collective pour réussir cette transformation. Selon elle, la diversification des offres touristiques et la professionnalisation des acteurs locaux sont des clés pour positionner Madagascar comme une destination compétitive, attractive toute l’année.
Avec un million de visiteurs en ligne de mire, Madagascar mise sur une approche durable et coordonnée pour renforcer son secteur touristique. La désaisonnalisation pourrait ainsi devenir un moteur de croissance et un facteur de résilience pour un secteur clé de l’économie malgache.