Alan’Andriamisara : Entre tradition et biodiversité, préserver une forêt sacrée
Située dans la commune d’Ambalakida, à 30 kilomètres de Mahajanga, la forêt sacrée Alan’Andriamisara est un site d’importance environnementale et culturelle. Ce massif de 310 hectares, menacé par les activités humaines, fait l’objet d’initiatives de conservation visant à protéger sa biodiversité et ses traditions.
Une forêt riche en biodiversité
La forêt Alan’Andriamisara abrite une biodiversité exceptionnelle, comprenant notamment deux espèces de lémuriens menacées : Propithecus coquereli (Sifaka) et Eulemur mongoz (Dredrika). Ce site est également un lieu de spiritualité pour les Sakalava du Boeny, qui y célèbrent chaque année le rituel du Fanompoam-pandrama en mars. Ce rituel met en lumière le lien entre la forêt et le Doany Andriamisara, un site de culte Sakalava. Le miel sacré d’Ambalakida, collecté dans la forêt, est au centre de cette cérémonie, symbolisant l’interconnexion entre nature et traditions. Malgré son importance, la forêt sacrée subit une pression croissante due aux activités humaines. Les pratiques agricoles sur brûlis, la production de charbon de bois et l’exploitation illégale de bois précieux comme le palissandre et le masonjoany entraînent une dégradation significative de cet écosystème. Ces menaces compromettent également les traditions locales liées à la forêt, mettant en péril un patrimoine culturel unique.
Développement de l’écotourisme
Face à ces défis, plusieurs initiatives ont été mises en place pour protéger la forêt. Soutenu par la Fondation Van Tienhoven, un projet de conservation est coordonné par le Groupement des Organisations de la Société Civile Komanga, l’association locale COBA FISAMIA, et l’Association culturelle Filongoaben’ny Sakalava. Ce projet vise à renforcer la connaissance et la protection de la forêt ainsi que des lémuriens qu’elle abrite. Ces entités militent activement contre l’exploitation abusive des ressources forestières dans la région Boeny. Pour assurer la durabilité des efforts de conservation, un programme de développement de l’écotourisme est en préparation. Il prévoit la création d’un Musée Sakalava et la mise en place de circuits de découverte de la faune, de la flore et du patrimoine culturel de la région. Ces initiatives visent à sensibiliser les populations locales et les visiteurs à l’importance de la préservation de la forêt sacrée, tout en générant des revenus pour les communautés environnantes.
La forêt sacrée Alan’Andriamisara représente un symbole de l’équilibre entre la nature et les traditions. Sa préservation est essentielle pour protéger non seulement la biodiversité de la région, mais aussi l’identité culturelle des Sakalava du Boeny.