Droits de l'enfant à Madagascar - La nécessité urgente de réformer l'enregistrement des naissances
D'ici 2030, si aucune mesure n'est prise, le nombre d'enfants sans existence légale en Afrique australe pourrait atteindre 100 millions, selon le rapport de l'Unicef publié en 2024.
En effet, bien que des progrès aient été réalisés à l'échelle mondiale, un grand nombre d'enfants continue de vivre dans l'ombre de l'absence d'enregistrement à la naissance.
Selon le rapport « Au cours des cinq dernières années, 500 millions d'enfants de moins de cinq ans ont été enregistrés à la naissance, augmentant ainsi le taux d'enregistrement mondial de 75 % en 2019 à 77 % en 2024. Cependant, 150 millions d'enfants, soit environ 1 sur 6, ne possèdent toujours pas un acte de naissance, un document essentiel pour leur reconnaissance légale ». Parmi ceux qui ont été enregistrés, près de 50 millions ne disposent même pas d'une copie officielle de l'acte, les privant ainsi de leurs droits fondamentaux tels que l'accès à l'éducation ou à la nationalité.
Egalité
L'Unicef souligne l'importance de l'enregistrement des naissances, affirmant qu'il "garantit l'existence légale des enfants et leur permet d'accéder aux services essentiels en matière d'éducation et de santé, tout en les protégeant contre diverses formes d'exploitation", comme l'a expliqué Catherine Russell, directrice générale de l'organisation.
À Madagascar, la situation est préoccupante. Bien que le taux d'enregistrement des naissances ait atteint 74 % en 2021, il a baissé par rapport à 83 % en 2012. Des disparités géographiques sont également notables : tandis que la région Analamanga affiche un taux de 97 %, la région Atsimo Andrefana n'atteint que 42 %, accentuant les inégalités entre les enfants. Face à cette situation, la Commission internationale des droits de l'enfant recommande un prolongement du délai légal d'enregistrement et la gratuité de la procédure afin d'encourager les familles à garantir l'existence légale de leurs enfants.