Enfants et avenir : Le dernier rapport de l’UNICEF explore les défis jusqu’à 2050
L’UNICEF a présenté aujourd’hui 27 novembre 2024 son rapport « La Situation des enfants dans le monde 2024 ». Ce document met en lumière les enjeux importants pour les enfants d’ici 2050, avec un accent particulier sur Madagascar. Trois tendances : démographie, climat et technologie, redéfiniront leurs conditions de vie.
Lors de la présentation qui a eu lieu à Alarobia, l’UNICEF a révélé son rapport annuel, soulignant les transformations qui façonneront l’avenir des enfants. Christine Jaulmes, représentante de l’UNICEF à Madagascar, a insisté sur l’importance du « Pacte pour l’avenir », adopté en 2024, qui engage les gouvernements à investir dans des secteurs clés comme l’éducation et la santé. La ministre de la Population et de la Solidarité, Aurélie Razafinjato, a salué le rapport comme un outil stratégique pour orienter les interventions locales.
Pressions démographiques contrastées
Le rapport prévoit une stabilisation de la population mondiale des enfants à 2,3 milliards d’ici 2050. En Afrique subsaharienne, dont Madagascar fait partie, le nombre d’enfants continuera d’augmenter. À Madagascar, cela souligne l’urgence d’investir dans l’éducation et les services sociaux. Les enfants représentent une part significative de la population, mais l’accès aux infrastructures et aux opportunités économiques reste limité.
Le poids de la crise climatique
Les enfants sont en première ligne face aux risques climatiques. Selon l’UNICEF, Madagascar est parmi les dix pays les plus vulnérables au monde aux effets du changement climatique. Entre 2022 et 2024, 7450 écoles publiques ont été endommagées ou détruites par des cyclones et des inondations, affectant directement l’éducation des enfants d’après le Bureau National de Gestion des Risques et des Catastrophes (BNGRC). De plus, l’augmentation des températures favorise la propagation du paludisme, une maladie qui touche particulièrement les enfants.
L’insécurité alimentaire liée aux aléas climatiques est un autre problème majeur. Les inondations et les sécheresses affectent la production agricole, mettant en péril la santé et le développement des enfants. L’UNICEF recommande des investissements pour renforcer la résilience climatique et protéger les infrastructures essentielles.
Enjeux technologiques
Le rapport met en évidence l’écart significatif dans l’accès à la technologie. Alors que plus de 95 % des habitants des pays à revenu élevé sont connectés à Internet, seuls 26 % le sont dans les pays à faible revenu, dont Madagascar. Cette exclusion numérique limite les opportunités éducatives et économiques pour les enfants.
Par ailleurs, Madagascar fait face à des problèmes liés à la sécurité en ligne. Une enquête de l’ONG ECPAT-France révèle que 47 % des filles et 41 % des garçons malgaches sont victimes d’exploitation sexuelle en ligne. L’UNICEF préconise des politiques pour améliorer l’accès à Internet tout en renforçant les mesures de protection contre les cybercrimes.
Trois axes prioritaires
Pour répondre aux défis identifiés, le rapport propose trois axes prioritaires :
• Renforcer l’éducation : élargir l’accès aux écoles, réhabiliter les établissements endommagés par les catastrophes naturelles et recruter davantage d’enseignants.
• Adapter les infrastructures : inclure la résilience climatique dans les bâtiments scolaires et promouvoir les énergies renouvelables.
• Promouvoir l’équité numérique : investir dans des infrastructures technologiques inclusives et créer des programmes de littératie numérique.
Le rapport de l’UNICEF appelle à une mobilisation collective pour garantir que chaque enfant puisse se développer dans un environnement favorable et réaliser son plein potentiel. Les chiffres présentés soulignent l’urgence d’agir maintenant pour préparer un avenir meilleur.