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Nationale

17 à 19 tonnes de carbone stockées : Le potentiel insoupçonné des agroforêts à base de giroflier

21/11/2024 16:16 © Moov.Mg

Depuis une décennie, Madagascar fait face à une déforestation alarmante. Les pratiques non durables, notamment les feux de brousse, entraînent la perte annuelle de 90 000 hectares de forêts. Or, ces dernières jouent un rôle essentiel dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES).

Réduction des émissions de GES

Pour inverser cette tendance, Madagascar mise sur le mécanisme REDD+ (Réduction des Émissions dues à la Déforestation et à la Dégradation des forêts). Lancé en 2018, il vise à réduire de 14 % les émissions de GES du pays d’ici 2030 et à intégrer Madagascar au marché international du carbone.

Dans ce contexte, le projet Biodiversity for resilience of clove-based agroecosystems in Madagascar (Biodiv Clo) a étudié le stockage de carbone dans les agroforêts de la région Analanjirofo. Les travaux menés dans le fokontany d’Antsirakoraka, dans le district de Vavantenina, se sont concentrés sur cinq essences majeures : gliricidia, ranominty, bonara, et deux espèces de bambou. Ces recherches, encadrées par une équipe du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), ont permis d’estimer que les systèmes agroforestiers à base de giroflier stockent entre 17 et 19 tonnes de carbone par hectare. Ces performances, comparables à celles des vieilles plantations d’eucalyptus (21 tonnes par hectare), soulignent leur rôle dans l’atténuation des émissions de GES.

Lutte contre le changement climatique

Les capacités de stockage diffèrent selon les espèces et leurs usages. Par exemple, le bonara, couramment utilisé pour la construction, peut stocker jusqu’à 110 kg de carbone par arbre. En revanche, les essences exploitées principalement pour le bois énergie, comme le ranominty, présentent des biomasses et un stockage individuel plus faibles. Ces variations reflètent l’impact des choix de gestion sur les stocks de carbone. Les systèmes agroforestiers les plus complexes et diversifiés affichent une meilleure performance que les plantations simplifiées.

Les agroforêts à base de girofliers, souvent associées à d’autres cultures comme le litchi, le manguier ou le jaquier, offrent un double avantage : elles contribuent au stockage de carbone tout en assurant des revenus aux communautés locales.
Pour maximiser leur potentiel, des études supplémentaires seront nécessaires. Elles permettront notamment d’évaluer les pratiques de récolte des agriculteurs et de mesurer plus précisément la biomasse des girofliers. À terme, ces connaissances pourraient renforcer les stratégies nationales de lutte contre le changement climatique et améliorer les bénéfices écologiques et économiques des agroforêts malgaches.

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