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Economie

Taxe mobile money : Les opérateurs dénoncent une mesure contre-productive

20/11/2024 10:42 © Moov

L’instauration d’une taxe de 0,5 % sur les transactions via mobile money, prévue par le gouvernement dans le cadre du projet de Loi de Finances 2025, soulève des critiques.

Les opérateurs MVola, Orange Money et Airtel Money dénoncent des conséquences négatives pour l’inclusion financière, les utilisateurs et l’économie nationale.

Un secteur essentiel en péril

Le 14 novembre 2024, l’État malagasy a annoncé son intention d’introduire une taxe de 0,5 % sur les transactions mobiles, une décision visant à élargir l’assiette fiscale et à générer 143 milliards d’ariary de recettes supplémentaires pour 2025. Cependant, cette annonce a rapidement été critiquée par les trois principaux opérateurs de mobile money, qui dénoncent l’absence de concertation préalable et alertent sur les impacts de cette mesure. Selon les opérateurs, cette taxe pourrait mettre en péril un secteur essentiel pour l’économie et la société, tout en affectant les 23 millions de Malagasy qui utilisent ces services au quotidien.

L’application de cette taxe entraînerait une augmentation significative des frais pour les utilisateurs. Les opérateurs estiment que les coûts des transferts d’argent pourraient être multipliés par deux à cinq, et ceux des paiements commerçants par deux à dix. Cette situation toucherait particulièrement les ménages à faibles revenus, qui verraient leur pouvoir d’achat réduit. En outre, les 164 000 agents de distribution de mobile money, qui dépendent de ces activités pour subvenir à leurs besoins, pourraient également subir une baisse importante de leurs revenus.

Ralentissement de la digitalisation

L’introduction de cette taxe pourrait freiner l’utilisation des services mobiles au profit d’un retour aux transactions en espèces. Les opérateurs préviennent que cela risque de ralentir la digitalisation de l’économie, un axe stratégique pour Madagascar, et d’encourager la croissance de l’économie informelle, échappant ainsi au contrôle fiscal. Ce retour au cash augmenterait également les risques liés à la manipulation et au transport d’espèces, tout en renvoyant un signal négatif aux investisseurs locaux et internationaux.

Les recettes fiscales attendues de cette mesure pourraient ne pas atteindre les objectifs fixés. Des exemples tirés d’autres pays africains montrent qu’une taxation similaire a souvent conduit à une baisse des transactions mobiles, réduisant de fait les recettes fiscales associées. Ainsi, les opérateurs plaident pour une alternative visant à encourager l’adoption massive du mobile money, ce qui, selon eux, garantirait une augmentation durable des revenus fiscaux tout en soutenant l’économie formelle.

Face à ces enjeux, les opérateurs appellent à une concertation avec les autorités pour élaborer une fiscalité plus équitable et cohérente avec les objectifs de modernisation et d’inclusion financière de Madagascar. Ils rappellent également que le secteur du mobile money joue un rôle central dans le développement économique et social de Madagascar, et soulignent l’importance de préserver cette dynamique pour les millions de Malagasy qui en dépendent.

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