COP29 : Madagascar insiste sur l’urgence des fonds pour pertes et préjudices
À la COP29, tenue à Bakou, Azerbaïdjan, le 19 novembre 2024, Max Andonirina Fontaine, ministre de l’Environnement et du Développement Durable, a appelé à un renforcement des financements pour les pays vulnérables au changement climatique. Son discours a mis en lumière le rôle crucial de Madagascar dans la lutte climatique et les défis qu’il doit surmonter.
Une digue face aux désastres
Madagascar se présente comme une « digue » mondiale contre les tempêtes climatiques, a déclaré Max Andonirina Fontaine. Grâce à sa capacité à séquestrer le carbone et à préserver une biodiversité unique, le pays agit comme un rempart contre les déséquilibres climatiques. Cependant, ce rôle est fragilisé par des catastrophes répétées telles que les cyclones, les sécheresses et les inondations, qui causent des pertes économiques représentant plus de 4 % du PIB annuel. Ces impacts contrastent fortement avec la contribution minime de Madagascar aux émissions mondiales, estimée à seulement 0,08 %.
Malgré ces difficultés, le pays maintient son engagement à lutter contre le changement climatique. Le ministre a souligné plusieurs actions mises en place : l’intégration de l’adaptation et des pertes et préjudices comme priorités dans la Politique Générale de l’État ; le lancement de réformes environnementales, soutenues par des partenaires tels que le FMI et la Banque mondiale, incluant une obligation verte de 35 millions de dollars et le développement du « Lemur Bond » pour la préservation de la biodiversité ; et la participation active à la coalition G-ZERO, réunissant les pays carbone négatifs.
Soutien à la résilience climatique
Pour Max Andonirina Fontaine, ces efforts nationaux doivent être accompagnés par un soutien international renforcé. Il a plaidé pour l’opérationnalisation rapide du Fonds pour les pertes et préjudices, prévue en 2025, avec un accès simplifié pour les pays vulnérables. Le ministre a également insisté sur la nécessité de financements additionnels et prévisibles pour soutenir les Plans Nationaux d’Adaptation. Il a rappelé que chaque investissement en faveur de la résilience climatique permettrait d’éviter des coûts bien plus importants à l’avenir.
Le discours s’est conclu par une mise en garde : la capacité de Madagascar à jouer son rôle de digue climatique n’est pas éternelle. Selon Max Andonirina Fontaine, si cette digue venait à céder, les répercussions se feraient sentir bien au-delà des frontières malgaches, affectant l’équilibre climatique global.
Avec ce discours, Madagascar réaffirme son statut de pays acteur dans la lutte climatique et invite la communauté internationale à reconnaître l’urgence d’une justice climatique.