MILIEU CARCÉRAL - La prison d’Antanimora bondée
La surpopulation carcérale reste d’actualité dans les prisons de Madagascar. L’effectif des détenus continue à augmenter.
Pic. L’effectif des détenus dans la maison centrale d’Antanimora atteint son record. « Le cap des cinq mille a été dépassé il y a quelques semaines. Maintenant, nous sommes à quatre mille huit cents », révèle un responsable au sein de cette prison la semaine dernière. La population de cet établissement pénitentiaire a fortement augmenté cette année, selon les remarques de l’administration.
L’an dernier, Antanimora enregistrait près de quatre mille cinq cents prisonniers. En 2019, ils étaient quatre mille trois cents.
« Antanimora gère à elle seule les prisonniers de plusieurs districts. Les malfaiteurs augmentent au même rythme que la population », indique ce responsable pour expliquer cette hausse vertigineuse des prisonniers, dont les principaux motifs de détention sont le vol, la drogue et les escroqueries. Cinq mille ou quatre mille, ces effectifs dépassent largement la capacité d’accueil de cette maison carcérale. « Après les derniers travaux d’extension, notre capacité d’accueil a augmenté, au grand maximum, à mille trois cents », poursuit la source. Les détenus vivent dans la promiscuité. « Une cellule conçue pour trente prisonniers, par exemple, en accueille le double, voire plus», explique la source.
Affaibli
Le désengorgement de la prison est indispensable. La condition de détention met en péril la santé des prisonniers. Les maladies respiratoires gagnent du terrain. L’état de santé des prisonniers est affaibli par la malnutrition, provoquée par une sous-nutrition : 300 grammes de manioc par jour par détenu. « Beaucoup en meurent. Au mois de juillet, nous avons enregistré six décès et deux au mois d’août», rapporte-t-elle.
Toutes les prisons à Madagascar sont confrontées à ce problème de surpopulation. Plusieurs mesures ont été prises pour réduire le nombre de détenus, dont plus de la moitié sont des prévenus. Accélération du traitement des dossiers pénaux. Construction de nouvelles infrastructures carcérales, à l’instar de la prison d’Imerintsiatosika. Le placement en détention préventive n’était plus systématique. Des années se sont écoulées depuis. Ces mesures n’ont pas permis de résoudre le sureffectif des détenus. En tenant compte des statistiques carcérales, la situation s’est même empirée.