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Nationale

Castration des violeurs : Amnesty International préconise plutôt une approche axée sur les victimes

09/02/2024 15:26 © Moov.Mg

Madagascar a récemment adopté des modifications du Code pénal, autorisant la castration chimique et chirurgicale comme sanction en cas de viol sur mineurs. Cette décision a suscité une vive réaction de la part de Tigere Chagutah, directeur régional pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe à Amnesty International.

Amendements controversés

Dans une déclaration Tigere Chagutah a souligné que cette mesure constitue un traitement cruel, inhumain et dégradant, incompatible avec les dispositions constitutionnelles malgaches et les normes internationales des droits humains. Le Projet de Loi n°002/2024/PL, adopté le 24 janvier 2024 par l'Assemblée nationale et le Sénat malgaches, a introduit des amendements controversés au Code pénal. Ces changements ont été proposés par le président Andry Rajoelina dans son discours de fin d'année, mettant en avant la nécessité de lutter contre les viols sur mineurs. Cependant, Amnesty International, par la voix de Tigere Chagutah, conteste vigoureusement cette approche. Le directeur a souligné que les cas de viol à Madagascar ne sont pas suffisamment dénoncés, les auteurs échappant souvent à la justice en raison de la peur des victimes et de leurs familles face aux représailles et à la stigmatisation. Il critique la castration chimique et chirurgicale en tant que châtiment, déclarant que cela ne résoudra pas le problème sous-jacent et ne respecte pas les normes constitutionnelles malgaches contre la torture et les mauvais traitements, ainsi que les normes régionales et internationales en matière de droits humains.

Respect des droits humains

L'appel de Tigere Chagutah va au-delà de la simple condamnation de la castration comme sanction. Il exhorte les autorités malgaches à privilégier une approche centrée sur les victimes. Cette approche devrait donner aux victimes le pouvoir de parler en toute sécurité, sans craindre la stigmatisation ou les représailles. Il demande également des réformes au niveau du système pénal pour assurer un accès rapide à la justice et aux recours pour les victimes. Amnesty International encourage les autorités malgaches à axer leurs efforts sur la prévention en identifiant et en éliminant les causes profondes des viols sur mineurs. Chagutah insiste sur la nécessité de mettre en œuvre des réformes judiciaires et de renforcer les initiatives de prévention pour éradiquer ce fléau de manière durable. Bien que le projet de loi ait été adopté, il doit encore passer par le contrôle de constitutionnalité au niveau de la Haute cour constitutionnelle. Amnesty International appelle à la vigilance et insiste sur l'importance de respecter les normes internationales des droits humains dans la formulation et l'application des lois.

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