50ème anniversaire de la BFM : La résilience au cœur de l’innovation

Dans le cadre de cette célébration, Aivo Andrianarivelo, gouverneur de la Banque Centrale de Madagascar a présenté en amont les faits ayant marqué la BFM au cours de ces années.

50 années d’évolution

Le 17 juin 1973, la BFM a été mise sur pied. En 1988, cette institution a procédé à l’adoption de la première loi bancaire. Elle a également été au cœur du processus de désengagement de l’Etat des bancs publics vers les années 1998. Et depuis son existence, la BFM se trouvait toujours au centre des grandes évolutions portant sur le développement du secteur financier. Au cours de ces années d’existence, des évolutions tangibles ont été remarquées au niveau de cette autorité financière.
Ces évolutions concernent, entre autres, la série de réformes législatives et réglementaires engagée pour moderniser le cadre légal régissant la profession. On peut citer par exemple la loi bancaire, la loi sur la microfinance, la loi sur les assurances, et la loi sur la monnaie électronique. Si en 1973 seules trois banques étaient présentes sur le sol malgache, actuellement, 12 banques ont été instaurées. Trois établissements financiers ont également été érigés au cours de ces années ainsi que 13 institutions de microfinance et trois établissements de monnaie électronique. Avec Mvola, Madagascar compte actuellement 13 banques. Outre ces établissements, l’Etat dispose de cinq compagnies d’assurance, soit 40 établissements financiers à superviser pour la CSBF.
« Le développement des infrastructures financières suivant les meilleures pratiques est également à souligner, dont la mise en place du système intégré d’information par l’opérationnalisation des différentes centrales d’information puis le bureau d’information sur le crédit depuis 2020 pour améliorer le partage de données, notamment le crédit », a indiqué le gouverneur. En 2009, le système télé compensation et le règlement brut en temps réel ou la compensation des banques ont été mis en place. Grâce à ce système, nous avons pu réduire le temps de traitement de 2 à 5 jours contre 20 à 60 jours auparavant.

Des changements en perspective

La résilience au cœur de l’innovation. Tel est le devis que la BFM s’est fixé pour son 50ème anniversaire. Dans le cadre de cette célébration, la BFM annonce que le switch national de paiement sera opérationnel à partir de cette année. Cette plateforme nationale d’interopérabilité des paiements électroniques permettra de réaliser des transferts de fonds instantanément, de compte à compte, de banque à banque, 7j/7. L’objectif de BFM est donc de mettre en avant l’inclusion financière et l’innovation financière.
En termes de système comptable, la BFM est passée aux normes IFRS depuis l’année d’exercice 2020. En sa qualité de conseiller du gouvernement, la BFM veut procéder à une amélioration continue de son système et des statistiques. Aussi, la modernisation des outils a permis de faciliter la prise de décision macroéconomique des autorités. En termes de couverture nationale, la première présentation territoriale a été créée à Toamasina en 1976. La dernière représentation a été établie à Antsirabe en 2018. A ce jour, 11 représentations territoriales sont implantées dans l'Île et quatre sont gérées sous louage de service avec la BOA. « Nous avons comme projet de réduire ces louages de service afin que BFM soit autonome. », informe le gouverneur.
« Cette année, nous allons commencer les rénovations. Aujourd’hui, nous allons procéder à la pose de première pierre du bâtiment belvédère. Des rénovations continues sont également prévues. » martèle toujours le gouverneur. Avoir un espace nécessaire pour accueillir les réunions et les conférences, avoir des salles de réfectoire, des salles de sports modernes et qui se marient avec l’évolution actuelle figurent également dans l’objectif de la BFM pour les années à venir. Toujours dans le cadre de cette célébration, la première pièce d’or de 50 ariary, marquant le 50ème anniversaire de la BFM a également été présentée au Président Andry Rajoelina. Le décret de mission a été adopté le 17 mai et la première pièce a été gravée 13jours après, soit le 30 mai 2023.
Quant au Président Andry Rajoelina, il s’est montré particulièrement confiant quant à l’avenir. « Le défi lancé, qui est celui de constituer une réserve d’or nationale a été enfin relevé », s’exclame-t-il. D’ici 10 ans, Madagascar devrait disposer d’au moins 40 tonnes de réserves d’or, avec 4 tonnes d’or par an stockées au moins.
Vers la fin de son allocution, le gouverneur malgache a demandé l’adoption de la loi sur le blanchiment des capitaux, qui rappelons-le est la seule voie pour Madagascar d’obtenir la liste grise. L’obtention de cette liste permettra à la Grande Île de continuer à utiliser les lingots d’or en tant que monnaie d’échange.