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INSÉCURITÉ À ALAOTRA MANGORO - Le Premier ministre hausse le ton

18/03/2023 07:13 © L'Express De Madagascar

L’État veut en finir avec l’insécurité qui sévit dans la région Alaotra-Mangoro et qui impacte Analamanga et Betsiboka. En introduction d’une réunion de l’OMC-NAT, hier, le Premier ministre laisse entendre des mesures exemplaires.

Passivité et complicité

Ce sont les mots clés de la prise de parole de Christian Ntsay, Premier ministre, à l’entame d’une réunion de l’Organe mixte de conception national (OMC-NAT), qui s’est tenu à Ambatondrazaka, hier. Un discours durant lequel le locataire de Mahazoarivo a exigé des résultats probants et annoncé que “des décisions drastiques” seront prises dans ce sens.

Le choix de tenir la réunion de l’entité suprême chargée qui décide des orientations stratégiques sur la sécurité intérieure qu’est l’OMC-NAT, dans la capitale de la région Alaotra Mangoro n’est pas fortuit. Les rapts perpétrés par d’anciens voleurs de bovidés reconvertis en ravisseurs terrorisent plusieurs localités de cette région depuis quelques années. Le mal a été stoppé durant quelques mois.
Un retour de flamme particulièrement violent est cependant constaté depuis quelques semaines. Les cas de kidnapping en milieu rural font même tâche d’huile et gagnent des localités des régions Analamanga et Betsiboka. En réponse à ce relent d’insécurité, surtout rurale, l’État a déclenché l’opération “Harato”, ou filet de pêche, au début du mois. Trois cents éléments des Forces de défense et de sécurité (FDS), sont déployés sur place.

Replacement

“Nous avons déjà pris nos responsabilités. La question qui se pose pourtant est, pourquoi n’avons-nous pas de résultat. Et pourquoi ce problème est récurrent dans cette partie du pays?” lance le Premier ministre, en ajoutant, “nous ne pouvons pas laisser la situation telle qu’elle”. À entendre les mots du chef du gouvernement qui est aussi le président de l’OMC-NAT, deux choses sont identifiées comme causes de cette situation, “l’insuffisance de prise de responsabilité et la complicité”. Cash, Christian Ntsay lâche, “la raison pour laquelle il y a un problème c’est parce qu’il n’y a pas suffisamment de prise de responsabilité”. Prenant l’exemple d’un cas de rapt récent, le locataire de Mahazoarivo s’interroge pourquoi des personnes kidnappées dans la localité de Morarano Chrome ne sont pas retrouvées qu’à Anjozorobe.

“Comment cela se fait-il alors que les cas de rapt se déroulent au sein de la société et que nous avons les moyens pour mener des enquêtes au sein de la société et faire un maillage du territoire ? Ces personnes et les ravisseurs n’ont pourtant pas pris l’avion. Ils ont emprunté la voie terrestre. Pourquoi n’ont-ils pas été interceptés à temps?”, s’indigne le Premier ministre. Il ajoute, “si des noms sont dénoncés, si des responsables sont pointés du doigt systématiquement depuis une longue période, cela veut dire qu’il y a de la complicité dans l’air”.

Aussi, le chef du gouvernement indique que le temps est “à la prise de décision pour remédier à la situation”. Il souligne à deux reprises, “il n’y a pas de situation sur laquelle nous ne pouvons pas prendre de décision”. Faisant le parallèle avec une situation sécuritaire similaire dans le district de Tsaratanana, en 2019, le locataire de Mahazoarivo est clair. Tout comme à Tsaratanana, il faut que les décisions conduisent à des actions qui auront pour résultat une reprise en main durable de la situation.

À Tsaratanana aussi l’irresponsabilité et les complicités ont fait que les ravisseurs étaient en terrain conquis, à entendre Christian Ntsay. Il rappelle ainsi que dans le cadre de la reprise en main de la situation sécuritaire des élus et des responsables, y compris des officiers supérieurs ont été incarcérés pour complicité avec les malfaiteurs. Qu’il fallait “prendre la décision difficile de remplacer tous les responsables au niveau du district où il y a eu ce problème”.

D'entrée, hier, le Premier ministre a soutenu qu’à l’instar de son discours, les échanges durant cette réunion de l’OMC-NAT, exceptionnellement délocalisée à Ambatodrazaka, seront sans complaisance. “Nous allons nous dire en face la vérité afin de trouver les solutions idoines”, déclare-t-il alors. À l’entendre, il pourrait y avoir un tsunami qui balayera plusieurs responsables déconcentrés de la région Alaotra Mangoro. “Ce dont nous avons besoin maintenant, c’est de responsables audacieux et déterminés”, conclut Christian Ntsay.

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