Tiako i Madagasikara : Pour la participation de toutes les forces vives à la préparation des élections
Le déroulement des élections à venir occupe déjà tous les esprits, surtout ceux des états-majors politiques qui souhaitent présenter un candidat. Le Tiako i Madagasikara prend son rôle au sérieux. Il multiplie les interpellations et les suggestions pour le bon déroulement des élections.
Vers midi et quart, le secrétaire général du parti Tiako i Madagasikara (TIM), Rina Randriamasinoro, et sa délégation, entrent dans l’enceinte de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), qui se trouve à Alarobia. L’objet de la rencontre, qui a duré environ une heure, comme il fallait s’y entendre, concerne la préparation des élections à venir. Dans la logique de ce que le TIM a montré depuis l’année dernière, le parti de Marc Ravalomanana tient au bon déroulement des prochaines élections. « C’est nous, au sein du parti Tiako i Madagasikara, qui avons eu l’initiative de demander une rencontre avec les responsables de la CENI. Nous avons fait le déplacement car nous souhaitons qu’il y ait un véritable dialogue avant les élections », a fait entendre le SG du parti.
Dialogue
Des suggestions, des interpellations ou encore des critiques se suivent et se succèdent. La volonté ne manque pas du côté des partis de l’opposition. La dernière en date est celle du parti Malagasy Miara-Miainga (MMM). Mais, en général, la CENI reste sur sa position. « Elle préfère faire la sourde oreille », ont même martelé des leaders de l’opposition. Avec le déplacement d’hier, on peut croire que le parti de l’ancien président ne veut rien lâcher. « Nous avons fait une proposition pour mener à bien le processus électoral et nous avons réitéré notre demande de mettre en place un véritable espace de dialogue parce que nous pensons qu’il n’est pas encore trop tard pour préparer ensemble le processus afin d’avoir des résultats acceptés par tous », a continué Rina Randriamasinoro, tout en indiquant que la rencontre s’est déroulée dans la meilleure ambiance. Une lettre a même été déposée au niveau de la CENI.
Calendrier électoral
En tout cas, deux cadres de concertation ont été organisés par la Commission tout au long des trois premiers mois de la refonte de la liste électorale. « Le premier s’est déroulé après le premier mois de la refonte si le second a suivi le deuxième mois de l’opération. C’était déjà quelque chose même si cela ne s’est pas déroulé comme il le faut. Tout le monde a pu s’exprimer. A notre grand étonnement, après le troisième mois de la refonte, il n’y avait plus de cadre de concertation. On a tout simplement vu aux informations que la refonte serait prolongée d’un mois », a souligné Rina Randriamasinoro avant d’ajouter qu’ « après la fermeture officielle de la refonte, le président de la CENI a annoncé qu’un dialogue sur le calendrier électoral devrait se tenir. Nous savons, toutefois, que selon les dispositions constitutionnelles, les maires, les conseillers municipaux ainsi que le président sont tous en fin de mandat. Ainsi, nous exigeons que le dialogue ne se limite pas sur le calendrier électoral mais sur tout l’ensemble du processus électoral qui devrait se tenir cette année avec la participation de toutes les parties prenantes. ».
Révision spéciale
A entendre les explications du numéro Deux du parti TIM, la préparation des élections que la CENI mène jusqu’à ce jour laisse à désirer. « Nous avons ratifié la charte de l’Union Africaine et de la SADC alors qu’on ne suit pas les normes dans la préparation des élections. C’est pourquoi nous demandons que les élections ne soient pas préparées uniquement par la CENI mais avec la participation de toutes les parties prenantes, les partis politiques, la société civile, la CENI et l’Etat, afin d’éviter les problèmes », a-t-il fait noter après avoir indiqué que le TIM a déjà proposé une révision spéciale de la liste électorale avant la tenue des élections.
Légitimité
Les enjeux de l’actuelle confection des listes électorales restent, en grande partie, la participation des électeurs aux prochains scrutins. Lors de la dernière présidentielle, le taux de participation a d’ailleurs atteint le niveau de 53,95% avec 9 949 083 d’électeurs inscrits sur les listes électorales et 5 367 550 votants. « Si nous n’obtenons pas la confiance de la population dans les élections à venir, si le président est élu avec un faible taux de participation, la légitimité du prochain régime sera alors remise en cause. Par conséquent, les bailleurs et tous les partenaires ne lui feront pas confiance et cela aura des répercussions sur le développement », a terminé le secrétaire général du TIM. Il attend de voir si la rencontre d’hier portera ses fruits. La balle se trouve, encore une fois, dans le camp de la CENI.