Brigitte Bardot sera inhumée au cimetière marin de Saint-Tropez
Brigitte Bardot sera inhumée au cimetière marin de Saint-Tropez, où l'entourage de la star préparait lundi ses obsèques dans ce petit port méditerranéen qu'elle avait choisi pour mener une vie simple, loin des projecteurs et des controverses.
Des voix s'élèvent déjà pour demander à l'Elysée un hommage national, à l'image de celui rendu en 2017 au chanteur Johnny Hallyday. Eric Ciotti, député de Nice UDR, allié au Rassemblement national dont était proche Brigitte Bardot, a même lancé une pétition.
Encore faut-il qu'elle l'ait souhaité. Ce qui est certain, c'est qu'elle voulait reposer à La Madrague, la propriété qu'elle avait acquise à la fin des années 50, devenue aussi mythique que sa propriétaire.
C'est dans cette "maison de pêcheurs laissée dans son jus" selon sa propre description, qu'elle est décédée dimanche matin à 91 ans aux côtés de son mari Bernard d'Ormale.
"Je préfère reposer là plutôt que dans le cimetière de Saint-Tropez où une foule de connards risquerait d'abîmer la tombe de mes parents et de mes grands-parents", disait-elle au Monde en 2018.
Mais elle sera inhumée au cimetière marin de Saint-Tropez, selon la mairie, confirmant une information d'une source proche à l'AFP, à une date qui n'a pas encore été révelée.
Ce cimetière, en contrebas de la Citadelle, fait face à la Méditerranée. Elle y reposera aux côtés d'autres célébrités dont son premier mari, Roger Vadim, celui qui "a fait ce que je suis" disait-elle en la faisant notamment jouer dans "Et Dieu... créa la femme" en 1956, film qui propulsa l'actrice et le village de pêcheurs à la Une des journaux.
L'équipe de la Fondation Brigitte Bardot, dédiée à la protection des animaux, la grande cause de sa vie pour laquelle elle a quitté le cinéma juste avant ses 40 ans, devait s'entretenir avec les autorités locales pour la préparation de la cérémonie, selon cette source.
"On va encore avoir des cars et des cars de touristes", tempête une Tropézienne qui ne souhaite pas donner son nom. "Quand on va au cimetière voir nos morts, on est dérangé par tous ceux qui cherchent Eddie Barclay et Pierre Bachelet et se font des selfies n'importe comment... C'est un cimetière, pas une discothèque", ajoute cette femme venue promener ses petits chiens.
"diva rebelle"
Autour du port, drapé dans sa torpeur hivernale, le calme domine. Seuls quelques habitants, attablés aux cafés au soleil, se racontent discrètement des souvenirs avec l'actrice.
L'accès à La Madrague est toujours barré par les gendarmes et sur une simple barrière quelques bouquets ou peluches ont été déposés, a constaté une journaliste de l'AFP.
Dans les kiosques, le quotidien du coin Var-Matin titre "Et Dieu rappela la femme", référence au film tourné ici avec Vadim.
Et son visage mutin en noir et blanc s'affiche sur les Unes du monde entier, la presse qualifiant tour à tour l'actrice et chanteuse de "diva rebelle", "passionaria de la cause animale" ou "militante controversée".
Signe de sa notoriété mondiale, l'ensemble des quotidiens britanniques en font leur Une comme le Daily Telegraph qui rend hommage à cette "légende du siècle". Le New York Times, n'hésite pas lui à titrer sur ses zones d'ombre: "Du sex-appeal à l’extrême droite".
Ces dernières années, Brigitte Bardot, qui avait incarné la libération des moeurs dans la France d'avant mai 1968, se distinguait surtout par ses déclarations sur la politique, l'immigration, le féminisme, les chasseurs... dont certaines lui ont valu des condamnations pour injure raciale.
"La liberté, c'est d'être soi, même quand ça dérange", proclamait-elle, bravache, en exergue d'un livre intitulé "Mon BBcédaire", sorti début octobre.
D'ailleurs, très peu de personnalités de gauche ont réagi à sa mort, tranchant avec le concert unanime de louanges à droite et à l'extrême droite. Le député socialiste Philippe Brun est un des rares à avoir salué sur Europe 1 "une très grande figure" ne s'opposant pas au principe d'un éventuel hommage national.
Mais pour le chef de son parti, Olivier Faure, c'est non car même si ce fut "une actrice iconique de la nouvelle vague" elle avait aussi, selon lui, "tourné le dos aux valeurs républicaines".
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