Déclaration de Port-Louis : les pays de l’océan Indien s’accordent sur l’IA, l’emploi et le climat
Réunis les 17 et 18 décembre 2025 à Maurice, les mandants tripartites de Madagascar, des Comores, de Maurice et des Seychelles ont débattu des grands enjeux du travail décent, de la résilience climatique et de la transformation numérique. La mise en place de cadres éthiques pour encadrer l’intelligence artificielle, ainsi que la formation des jeunes aux métiers émergents du numérique et de l’IA, figurent parmi les priorités retenues.
Validation la Déclaration de Port-Louis
Maurice a accueilli, les 17 et 18 décembre 2025, une table ronde ministérielle réunissant les représentants des gouvernements, des employeurs et des travailleurs de quatre pays de la sous-région de l’océan Indien. Placée sous le thème « Établir des partenariats pour le travail décent, la résilience climatique, la transformation numérique et l’intelligence artificielle dans la sous-région de l’océan Indien », la rencontre a été organisée par le Bureau pays de l’Organisation internationale du Travail (OIT) pour Madagascar, les Comores, Maurice et les Seychelles, en collaboration avec le ministère du Travail de Maurice et la Commission de l’océan Indien (COI).
La session de clôture des travaux a été facilitée par Frederick Muia, directeur du bureau national de l’OIT pour Madagascar, les Comores, Maurice et les Seychelles. Elle a réuni un panel composé de la ministre du Travail, de l’Emploi et de la Fonction publique de la République de Madagascar, Soatiana Bety Léonne Florent, de la ministre de la Promotion de la femme, de la Solidarité et de l’Information de l’Union des Comores, Fatima Ahamada, de la coordinatrice résidente des Nations unies pour Maurice et les Seychelles, Lisa Simrique Singh, ainsi que de la directrice par intérim de la Commission de l’océan Indien, Gina Bonne. À l’issue des échanges, les participants ont validé la Déclaration de Port-Louis, qui fixe les grandes orientations communes pour la coopération régionale. Ce document met en avant plusieurs priorités, notamment la transition juste et la résilience climatique, le développement de l’économie bleue et des emplois durables, la promotion de l’économie circulaire, la digitalisation et l’intelligence artificielle, ainsi que l’emploi des jeunes et l’inclusion sociale.
L’intelligence artificielle et les compétences de demain
Parmi les recommandations clés figure la mise en place de cadres éthiques destinés à encadrer le développement et l’utilisation de l’intelligence artificielle dans la sous-région. Les discussions ont également souligné la nécessité de former les jeunes aux professions émergentes du numérique et de l’IA, considérées comme des leviers essentiels pour l’employabilité et la compétitivité des économies de l’océan Indien. Les participants ont insisté sur l’importance de promouvoir la mobilité professionnelle des jeunes afin de faciliter la circulation des talents et la reconnaissance des compétences entre les pays de la région. Le renforcement de l’inclusion socio-économique des femmes et des personnes en situation de handicap a également été identifié comme un enjeu central pour garantir l’égalité des chances et un développement plus équitable.
Les échanges ont mis en lumière le potentiel de l’économie circulaire et des solutions de traitement des déchets pour la création d’emplois verts et durables. Le développement des métiers liés à l’économie bleue, notamment dans la pêche durable, l’aquaculture et les biotechnologies marines, a été présenté comme une priorité stratégique face aux défis environnementaux et économiques de la sous-région. L’institutionnalisation de la table ronde ministérielle a été actée, faisant de cette rencontre un rendez-vous régulier destiné à renforcer le dialogue social et la coopération régionale.


