Opéra : Le ténor malgache, Sahy Ratia, à l’affiche de « Robinson Crusoé » à Paris
Révélé par un master class alors qu’il ne connaissait pas encore l’opéra, le ténor malgache Sahy Ratia est aujourd’hui à l’affiche de « Robinson Crusoé » d’Offenbach, présenté au théâtre des Champs-Élysées, à Paris, du 3 au 14 décembre 2025.
Un passionné de rock devenu ténor
À 34 ans, Sahy Ratia s’impose comme l’un des espoirs du chant lyrique français. Né Ratianarinaivo, il découvre l’opéra presque par hasard à 18 ans, lors de master class animées par le chanteur et metteur en scène Pierre Catala, d’abord à Madagascar puis à La Réunion. À l’époque, il est surtout passionné de rock et chante dans la chorale dirigée par son père. Les exercices proposés lors des ateliers lui révèlent des capacités vocales dont il ignorait l’existence, et qui le pousse à envisager une carrière dans l’opéra.
Deux ans après cette révélation, il renonce à son projet d’intégrer la Marine nationale et quitte Madagascar pour étudier au conservatoire du 16ᵉ arrondissement de Paris, avant d’être admis au Conservatoire national supérieur de musique. Sa carrière débute rapidement grâce à Opera Fuoco, qui l’intègre parmi ses jeunes talents.
Un rôle-titre dans Robinson Crusoé
Sahy Ratia possède une voix de ténor souple, chaleureuse, accompagnée d’une diction précise et d’une musicalité naturelle. Des qualités qui l’ont distingué dans plusieurs rôles, notamment Nemorino dans L’Élixir d’amour de Donizetti et Pâris dans La Belle Hélène d’Offenbach. Pour les représentations de fin d’année, le chanteur incarne le rôle-titre de Robinson Crusoé, dans une production mise en scène par Laurent Pelly et dirigée par Marc Minkowski. Pour répondre aux exigences physiques de certaines mises en scène, le ténor pratique régulièrement le sport et se détend avec des jeux vidéo. Il puise également des idées dans le cinéma, citant notamment l’acteur Jim Carrey, dont il admire la capacité à mêler comédie et émotion.
Malgré une carrière en pleine ascension, Sahy Ratia retourne régulièrement à Madagascar pour chanter dans sa chorale d’origine, aux côtés de son père. Il aspire à explorer des partitions oubliées et à participer à leur redécouverte, tout en exprimant son admiration pour le travail du Palazzetto Bru Zane, centre dédié à la musique romantique française. Il affirme son souhait de faire connaître davantage l’œuvre d’Offenbach et de poursuivre une carrière qui conjugue découverte et transmission.
