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Economie

Observation des animaux sauvages - 26 caméras pièges dévoilent leurs déplacements

24/10/2025 19:22 © Moov

Vingt-six caméras pièges ont capturé les déplacements des animaux dans dix villages du Menabe et du Boeny. Les dispositifs ont fonctionné pendant trois mois.

Pathogènes persistants

Ces dispositifs ont produit près de 18 000 images et plus de 2 600 nuits d’observation. Ils surveillaient les points de rencontre des animaux : sources d’eau, zones de repos et lieux de nourriture. Outre les potamochères et les porcs domestiques, les caméras ont enregistré poules, pintades, chats et bœufs. Ces observations s’inscrivent dans le cadre du projet Nifnaf. Les chercheurs cherchent à comprendre la transmission de la peste porcine africaine (PPA) à Madagascar.
La maladie, apparue en 1997, provoque de lourdes pertes dans les élevages. Elle tue jusqu’à 100 % des porcs infectés, réduit les revenus, détruit les cheptels et menace la sécurité alimentaire des familles rurales. Aucune interaction directe n’a surgi entre potamochères et porcs domestiques. Cependant, 44 interactions indirectes ont été relevées. Ces « rencontres différées » se produisent lorsque les animaux fréquentent les mêmes lieux à quelques heures d’intervalle. Le virus de la PPA peut survivre jusqu’à 24 heures dans le sol humide. Mycobacterium bovis et Toxoplasma gondii restent viables de plusieurs jours à plusieurs mois. Ainsi, la transmission indirecte de maladies entre animaux sauvages et domestiques devient possible.

Zones à risque

Les zones à risque se concentrent près des villages et aux abords des aires protégées. Elles apparaissent également autour des points d’eau et des ressources alimentaires. Les paysages ouverts, les forêts secondaires et les zones de transition forêt-prairie favorisent les interactions. La déforestation et la divagation des porcs accentuent le risque. Pour limiter la propagation de la PPA, les chercheurs recommandent des mesures de biosécurité adaptées. La claustration des porcs et la gestion des points d’abreuvement constituent des actions efficaces. Ces pratiques protègent les animaux et préservent les revenus des familles rurales.
Cette étude constitue une première à Madagascar. Rianja Rakotoarivony a réalisé la thèse sous l’encadrement de Ferran Jori du Cirad. Le projet Nifnaf (2019-2024) a mobilisé plusieurs partenaires internationaux et analysé les facteurs écologiques et socio-économiques de la PPA. Il fournit ainsi des stratégies concrètes pour protéger les élevages et les communautés rurales.

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