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Nutrition infantile : Allaitement en hausse, mais diversification alimentaire insuffisante, à Madagascar

12/09/2025 14:19 © Moov.Mg

Un rapport de l’UNICEF sorti en ce mois de septembre 2025 met en lumière la persistance d’un retard de croissance élevé chez les enfants malgaches, malgré des progrès dans l’allaitement et la prise en charge de la malnutrition aiguë.

L’UNICEF vient de publier son quatrième Rapport sur la nutrition infantile. Ce document souligne que les environnements alimentaires malsains alimentent deux tendances parallèles : la persistance de la sous-nutrition et la progression rapide du surpoids et de l’obésité chez les enfants et les adolescents. L’organisation avertit que l’obésité pourrait bientôt dépasser l’insuffisance pondérale comme principale forme de malnutrition dans le monde.

Une diversification alimentaire insuffisante

À Madagascar, les données révèlent des progrès insuffisants face aux enjeux nutritionnels. Le retard de croissance touche encore 38 % des enfants de moins de cinq ans, contre 48 % en 2012. Bien que la tendance soit à la baisse, le pays n’est pas en voie d’atteindre l’objectif fixé pour 2030. L’émaciation, ou malnutrition aiguë, concerne environ 7 % des enfants. Le surpoids reste rare, avec seulement 2 % des enfants touchés. Les pratiques d’allaitement présentent une évolution encourageante. Plus de la moitié des nourrissons malgaches, soit 54 %, bénéficient d’un allaitement exclusif durant leurs six premiers mois, contre 42 % au début des années 2010. L’introduction d’aliments solides entre six et huit mois est également bien ancrée, atteignant un taux de 79 %.

Malgré ces progrès, l’alimentation complémentaire demeure limitée en qualité. Seuls 20 % des enfants âgés de six à vingt-trois mois consomment une diversité alimentaire minimale, définie par au moins cinq groupes d’aliments. En conséquence, moins d’un tiers des enfants disposent d’un régime jugé acceptable, combinant fréquence et variété des repas. Cette carence compromet leur développement et leur santé à long terme.

Malnutrition des femmes en âge de procréer

Par ailleurs, les efforts de dépistage et de traitement de l’émaciation se renforcent, mais restent partiels. En 2024, près de 550 000 enfants de moins de cinq ans ont été dépistés, et environ 86 000 ont reçu un traitement. Le taux de guérison atteint 89 %, un résultat encourageant qui souligne l’efficacité des interventions, mais la couverture demeure insuffisante au regard des besoins.

Toutefois, la malnutrition affecte également les femmes en âge de procréer. Plus d’un tiers d’entre elles souffrent d’anémie, un taux qui compromet la santé maternelle et infantile. Le faible poids à la naissance reste fréquent, bien que les données les plus récentes soient limitées. Ces indicateurs rappellent que la malnutrition est un problème intergénérationnel qui ne se limite pas à la petite enfance. L’UNICEF avertit qu’en l’absence de politiques renforcées, près d’un enfant sur deux continuera de grandir sans bénéficier des conditions nutritionnelles nécessaires à son plein développement.

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