Journée mondiale contre la traite des êtres humains : Protéger les victimes, pas les punir
Ce 30 juillet marque la Journée mondiale contre la traite des êtres humains. Cette journée rappelle que cette forme d’exploitation, souvent invisible, constitue une grave atteinte aux droits humains. À Madagascar, les cas signalés en 2024 alertent sur l’ampleur du phénomène.
Punir les trafiquants, pas les survivants
« La traite des êtres humains est un crime organisé – En finir avec l'exploitation », est le thème choisi cette année par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM). Il met en lumière une réalité négligée : la traite à des fins de criminalité forcée. Trop souvent, des victimes, jeunes, enfants ou migrants sont contraintes de commettre des délits et ensuite criminalisées au lieu d’être protégées.
« Contraints de commettre des délits, punis d’avoir survécu. Mettons fin à l’exploitation », rappelle la campagne de l’OIM. Pour enrayer ce fléau, l’identification des victimes, la mise en place de systèmes juridiques solides, le respect du principe de non-sanction et un accompagnement vers la réintégration sont essentiels. L’implication conjointe des gouvernements, des ONG et des instances internationales est indispensable pour casser les chaînes du crime organisé.
Madagascar : des chiffres préoccupants
Selon le Bureau National de Lutte contre la Traite d’Êtres Humains (BNLTEH), 42 dossiers d’enquêtes ont été recensés en 2024 à Madagascar. Près de 80 % concernent le travail domestique, le travail forcé, des pratiques assimilées à l’esclavage et les mariages forcés. La région d’Analamanga concentre plus de 80 % des cas, mais également dans d’autres régions.
Madagascar réaffirme son engagement à lutter contre les réseaux criminels qui exploitent les plus vulnérables. Cela se concrétise avec le renforcement de la coopération internationale. La protection des victimes, notamment à l’étranger, le démantèlement des filières de traite et la prévention et sensibilisation à tous les niveaux
La traite humaine est une guerre silencieuse. En donnant la parole aux victimes, en renforçant leur protection, Madagascar et ses partenaires peuvent faire reculer ce crime.