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Nationale

Amnesty International : Antandroy déplacé(e)s, une double injustice entre abandon et oubli

31/07/2025 12:06 © Moov

Ce 30 juillet à Johannesburg, Amnesty International lance son rapport accablant sur la situation des Antandroy déplacés du sud de Madagascar. Sécheresse, migration forcée, expulsions, et beaucoup d’autres violations des droits fondamentaux s’accumulent.

Atteinte aux droits humains

« Cette souffrance me hante même ici. » C’est ainsi que s’intitule le nouveau rapport d’Amnesty International dévoilé aujourd’hui, dénonçant les multiples atteintes aux droits humains subies par les Antandroy ayant fui les famines provoquées par les sécheresses dans le sud de Madagascar.
Depuis 2017, environ 90 000 personnes, contraintes à l’exil climatique, ont parcouru jusqu’à 1 500 km pour tenter de survivre. Le nord, notamment la région Boeny, est devenu terre d’accueil forcée, sans véritable préparation ni soutien institutionnel. Le rapport pointe la responsabilité de l’État malgache, qui a failli à protéger, loger et accompagner ces déplacé(e)s, violant leur droit à la libre circulation et à un niveau de vie décent.
Le voyage vers le nord s’est révélé périlleux : dettes, travaux forcés, violences sexuelles. À l’arrivée, certains ont été expulsés de terres qu’ils cultivaient, en bordure du parc d’Ankarafantsika. Le site de réinstallation officiel, inondable et infesté de crocodiles, est dépourvu d’écoles, de soins, de sécurité. Des vies y sont déjà perdues.

Une histoire coloniale et une urgence climatique ignorées

Amnesty rappelle que les politiques coloniales françaises, dont l’introduction de parasites contre des plantes locales résistantes à la sécheresse, ont fragilisé durablement l’Androy. Aujourd’hui, la France et les grands émetteurs de CO₂ portent une part de responsabilité. L'organisation plaide pour une justice réparatrice et une aide climatique internationale équitable.
Si l’État malgache affirme avoir entamé des efforts d’adaptation, ceux-ci restent insuffisants. Pour Tigere Chagutah, d’Amnesty, « Madagascar doit adopter des stratégies climatiques urgentes et inclusives, tandis que la communauté internationale doit assumer sa part de responsabilité. »

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