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Affaire des Boeing 777 en Iran : Madagascar déclare les avions « apatrides » et réclame une enquête internationale

29/07/2025 08:09 © Moov.Mg

Les autorités malgaches montent au créneau après la découverte en Iran de cinq avions brièvement immatriculés à Madagascar. Elles dénoncent des irrégularités majeures et exigent l’ouverture d’une enquête internationale sous l’égide de l’OACI.

A titre de rappel, l’affaire remonte à la publication, le 22 juillet dernier, d’un article du Journal de l’aviation révélant la présence en Iran de cinq avions de ligne Boeing 777-200. Ces appareils avaient été brièvement immatriculés à Madagascar en début d’année 2025. Une situation qui place le pays au cœur d’un scandale diplomatique et aéronautique sensible, d’autant plus que l’Iran est soumis à des sanctions internationales.

Des avions déclarés « apatrides »

Lors d’une conférence de presse tenue le lundi 28 juillet 2025 au ministère des Transports et de la météorologie, les autorités malgaches ont clarifié leur position. Selon les déclarations du ministre Valéry Ramonjavelo, les cinq avions avaient obtenu un certificat d’immatriculation provisoire (CIP) le 17 janvier 2025, valable jusqu’au 17 avril 2025, ainsi qu’un certificat de navigabilité (CDN) temporaire délivré quatre jours plus tard. Ces documents, délivrés dans le cadre d’un projet de partenariat avec un investisseur étranger présenté par un opérateur local, devaient permettre le transfert des appareils vers le Kenya pour y subir des travaux techniques. Or, à l’échéance du 17 avril, la validité de ces documents a expiré, rendant tout mouvement ultérieur illégal. Dès lors, les avions sont considérés comme « apatrides », en infraction avec les conventions internationales en vigueur.

Les autorités affirment n’avoir appris le transfert vers l’Iran qu’à travers la presse. Ce déplacement, selon les ministres présents à la conférence, n’a jamais été autorisé par Madagascar. Les avions étaient supposés rester sur le sol chinois en attendant les opérations techniques prévues. L’utilisation frauduleuse de l’immatriculation malgache a ainsi permis leur transfert vers un pays sous sanctions, à l’insu du gouvernement.

Plainte déposée, deux suspects recherchés

Face à la gravité des faits, une plainte a été déposée contre les opérateurs impliqués, pour manipulation frauduleuse, atteinte à la sûreté de l’État et usage de faux documents. Le ministre de la Sécurité publique, Herilala Rakotoarimanana, a annoncé que deux avis de recherche ont été émis, visant un promoteur local et son associée. Des arrestations auraient déjà eu lieu, bien que les autorités n’aient pas encore précisé l’identité des personnes interpellées. Pour restaurer la transparence et la crédibilité du pavillon malgache, le gouvernement a officiellement demandé l’ouverture d’une enquête internationale sous la supervision de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI). Seule cette instance est habilitée à superviser de telles affaires à l’échelle mondiale.

Les autorités malgaches ont réaffirmé leur volonté de coopérer pleinement avec les instances internationales afin de faire toute la lumière sur cette affaire. Elles disent assumer leurs responsabilités dans la défense des intérêts nationaux, tout en dénonçant les manœuvres ayant conduit à cette utilisation frauduleuse de leur pavillon. « Il ne faut pas que le nom de Madagascar soit associé à des pratiques illicites dans l’aviation civile. Nous demandons la vérité, dans le respect des procédures internationales », a déclaré le ministre Ramonjavelo.

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