Arts martiaux oubliés : Une mémoire à réveiller à Analakely
Du 8 au 10 juillet, l’IFM accueillera trois jours de rencontres autour des jeux et arts martiaux traditionnels de Madagascar. Entre démonstrations, discussions et projections, l’événement veut faire revivre des pratiques souvent tombées dans l’oubli.
Un savoir effacé dans son propre pays
Peu savent les nommer, encore moins les pratiquer. Les arts martiaux malgaches, autrefois transmis dans les villages, ont perdu leur place dans le quotidien. Certains n’ont laissé que quelques gestes, parfois quelques récits. D’autres ont tout simplement disparu, sans que personne ne s’en inquiète. Du 8 au 10 juillet, l’Institut Français de Madagascar ouvre ses portes à ces savoirs oubliés. Pas pour les exposer comme des curiosités, mais pour les questionner, les confronter au présent. Pendant trois jours, chercheurs, artistes et passionnés vont présenter ce qu’il en reste. Et surtout, ce que l’on pourrait encore en faire.
Un effort pour retisser le fil
Le 8 juillet, une performance baptisée “Kijaojao” lancera la rencontre. Les danseurs y reprennent des gestes inspirés des anciens combats. Ce ne sera pas une reconstitution, mais une réinterprétation. Une manière de dire : regardons à nouveau ce que nous avons oublié. Le programme continue avec des conférences et présentations. L’historien Alex Claudio Randriamahefa parlera des jeux comme miroir d’une société. Alain Razakatiana, lui, reviendra sur les racines du diamanga, un art de combat typiquement malgache. Une version adaptée à aujourd’hui sera aussi présentée.
Le 10 juillet, un documentaire intitulé Domboeza viendra clore la rencontre. Beaucoup de jeunes ne savent pas que ces pratiques ont existé. Certains ne les ont jamais vues. Ce rendez-vous ne changera peut-être pas les choses tout de suite. Mais il pose au moins une question : qu’est-ce qu’on garde, et qu’est-ce qu’on laisse disparaître ?